Film Vidéo Bretagne La Faïence de Quimper, 300 ans

  1. Documentaire historique de 52 mn diffusé sur les chaines Bretonnes Tébéo, TébéSud et TVR, Film d'André Espern.

Production de Bretagne-video.fr et Bleu Iroise.

résumé

Le petit Breton

film vidéo sur la faïence de Quimper.

Documentaire historique de 52 mn sur 300 ans de Faïence à Quimper diffusée sur les chaines bretonnes. Réalisation d'André Espern

En 1990 , Le tricentenaire de la faïencerie, de la Grande Maison a permis de restituer un passé, une mémoire, mais plus profondément, il a assuré la présence vivante de ce patrimoine économique, sociale et culturel au cœur la Cornouaille. Les plus belles pièces de son musée furent redécouvertes, rendant lisible par tous les pages d’un savoir faire unique. Car la faïencerie c’est avant tout un métier, l’apprentissage d’un geste faisant naître la forme, puis la main du peintre maîtrisant la couleur et le trait. Le film tiendra compte des deux aspects caractéristiques de l'art de la faïence Quimpéroise : L’historique de la « Faïence de Quimper » fera appel à l'importante iconographie des deux Musées (Le Musée Breton et le Musée de la Faïence) permettant ainsi de mieux comprendre l’attirance de Quimper pour ce métier de faïencier... La fabrication d’hier à aujourd’hui, à HB Henriot, de faïences utilitaires et populaires, de statuettes de caractère religieux de style spécifiquement breton et destinées principalement à la clientèle des campagnes jusqu’à la production de faïences de prestige faisant appel à de nombreux artistes qui effectuent des recherches dans toutes sortes de directions. Le téléspectateur découvrira cet historique au travers d’interviews ou témoignages « d’anciens tourneurs, mouleurs, peinteurs et peinteuses, d’artistes », et bien évidemment, des travailleurs et créatifs d’aujourd’hui qui nous permettent encore, à l’aube d’un tiers de millénaire, d’admirer « la Faïence de Quimper ».

 

LA FAIENCE DE QUIMPER FILM

NOTE D’INTENTION

En 1990, Quimper fêtait le troisième centenaire de ses Faïenceries. La Société HB Henriot, le musée des Beaux-arts, la ville, les rues, tout fût mis en œuvre, tous furent associés pour permettre à chacun de vivre pleinement l’événement, d’y participer.

On découvrit alors l’étroite intimité liant Quimper à  sa faïence, une intimité mettant en évidence la coïncidence de l’âme de toute une région, la Cornouaille, avec l’un de ses arts populaires parmi les plus aboutis. Art populaire au sens noble du terme, reflet d’une appartenance réelle, et qui parvint à susciter en trois cents ans d’histoire l’intérêt de grande signature de la peinture au point de dépasser très largement le cadre par trop souvent restrictif du simple artisanat.

En 1690, un ouvrier faïencier de Saint Zacharie , près de Brignoles, revenait en sa terre natale après avoir appris son métier ; il s’appelait Jean-Baptiste Bousquet. En installant son fourneau sur les bords de l’Odet, à Locmaria, à l’entrée fluviale de Quimper, il créait en fait ce qui allait être la toute première manufacture de Bretagne. Or en ce XVII siècle, la province est l’une des plus riches et des plus florissantes du Royaume, de part son importance stratégique et la prospérité de son commerce ouvert aux océans.

Aussi le choix du lieu d’établissement de Jean-Baptiste Bousquet s’avèrera-t-il judicieux au point de léguer à ses deux fils Pierre et Charles une entreprise solide et en pleine expansion. Dès lors la manufacture de la Grande Maison ne cessera d’évoluer, se détachant peu à peu des influences de Moustiers, puis de Rouen, parvenant ainsi à affirmer la spécificité de son style et de son esprit. En suivant la succession des noms qui en assurèrent la renommée : Bousquet, Bellevaux, Caussy, Delahubaudière, Porquier, Tanquérey, Beau, Henriot, il est possible de revivre l’évolution lente et passionnée de ce qui allait devenir la carte de visite la plus représentative de Quimper.

Le tricentenaire de la faïencerie, de la Grande Maison a permis de restituer un passé, une mémoire, mais plus profondément, il a assuré la présence vivante de ce patrimoine économique, sociale et culturel au cœur la Cornouaille.

Les plus belles pièces de son musée furent redécouvertes, rendant lisible par tous les  pages d’un savoir faire unique. Car la faïencerie c’est avant tout un métier, l’apprentissage d’un geste faisant naître la forme, puis la main du peintre maîtrisant la couleur et la trait.

Si la visite des ateliers  attire d’année en année un nombre de visiteurs de plus en plus nombreux, la faïencerie attire quant à elle des peintres à la précieuse signature.

C’est en ce sens qu’il est possible de parler de la Grande Maison comme une réalité vivante sans cesse à découvrir, une réalité vivante se fondant sur une tradition fortement ancrée pour mieux s’ouvrir au monde d’aujourd’hui.

Alors que les principaux centres faienciers existant au XVIIème siècle (Rouen, Lille, Nevers, Strasbourg, Marseille) ont cessé leurs activités ou se sont étiolés, les faïenceries de Quimper ont réussi à se maintenir voire s'agrandir. De nouveaux ateliers venant avant et après guerre renforcer l'importance de la production.

Le film tiendra compte des deux aspects caractéristiques de l'art de la faïence Quimpéroise et ces thèmes seront commentés par « les acteurs de la  Faience de Quimper »

‑ L’historique de la « Faïence de Quimper » fera appel à l'importante iconographie des deux Musées (Le Musée Breton et le Musée de la Faïence) permettant ainsi de mieux comprendre l’attirance de Quimper pour ce métier de faïencier... D'autres aspects nécessaires au récit tels que marchés et foires d'époque, mariages, vues de Quimper à différentes époques, premières photos de travail, seront recherchés dans ces mêmes musées ainsi que chez des collectionneurs de gravures, estampes, cartes postales. Il sera fait appel pour certains documents aux Archives Départementales du Finistère.                                  

‑ La fabrication d’hier à aujourd’hui, à HB Henriot, de faïences utilitaires et populaires, de statuettes de caractère religieux de style spécifiquement breton et destinées principalement à la clientèle des campagnes jusqu’à la production de faïences de prestige faisant appel à de nombreux artistes qui effectuent des recherches dans toutes sortes de directions.

Ainsi donc, depuis plus de trois siècles, la production de la Faïence au quartier de Locmaria  a fait connaître aux quatre coins du monde le nom de la Bretagne et de Quimper.

C’est l’ensemble de cet historique que je souhaite présenter au téléspectateur au travers d’interviews ou témoignages « d’anciens tourneurs, mouleurs, peinteurs et peinteuses, d’artistes », et bien évidemment, des travailleurs et créatifs d’aujourd’hui qui nous permettent encore, à l’aube d’un tiers de millénaire, d’admirer « la Faïence de Quimper ».

 

Résumé du film                               

Historique par Bernard Jules Verlingue Conservateur du Musée de la Faïence Expert UFE

C'est en 1699 que Jean-Baptiste Bousquet, venant de Saint-Zacharie, à 5 km d'Aubagne, 20 km de Marseille, s'installe dans le quartier de Loc-Maria à Quimper. Le potier provençal s'installe dans la villa de Rome, là où le sol regorge de tessons antiques et de tuiles romaines. Il y travaillera dix-huit ans en compagnie de son fils Pierre. Au décès de son père, en 1708, Pierre Bousquet, prend la tête de la manufacture et la déplace face aupont tournant de Loc-Maria, sur l'actuelle place du Styvel. Cet emplacement, sur le port de Quimper présente de nombreux avantages tant pour les approvisionnements que les expéditions. Pierre Bousquet mariera sa fille à Pierre Belleveaux en 1731.

    Pierre Belleveaux est un faïencier accompli, né en 1704 à Druy, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Nevers. Les traces de son passage à Quimper sont toujours présentes et bien ancrées dans les productions. Une vision globale de ces productions quimpéroises nous montre cette lente assimilation de la technique de Nevers puis son utilisation fortement influencée par la culture locale. Pierre Belleveaux décédera en 1743 contraignant Pierre Bousquet à reprendre les rênes de la manufacture, à l'âge de soixante-douze ans. Ce dernier, en 1749, peu avant sa mort, fiance sa petite fille à son collaborateur Pierre-Clément Caussy. Pierre-Clément Caussy est un faïencier, de surcroît peintre sur faïence. Son père, Pierre-Paul, est directeur et propriétaire d'une des manufactures de Rouen. L'apport de Pierre-Clément Caussy à l'édifice Quimper est des plus importants. Il influencera la production jusqu'à la fin du XIXe siècle grâce aux nombreux poncifs qu'il avait eu soin d'emmener.

     A la palette de couleurs nivernaises de Belleveaux s'ajoutera celle de Rouen. Ainsi nous trouverons les cinq couleurs de base du Quimper : le bleu, le vert, le rouge, le jaune et le violet de manganèse. Le mélange stylistique de ces grands centres faïenciers donnera naissance à ce que nous appelons aujourd'hui le ÒQuimper populaireÓ. Caussy marie sa fille en 1771 à Antoine de La Hubaudière, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il est fort probable que la recherchée marque au triangle incluant les initiales H (Hubaudière) et B (Bousquet) lui soit due. Cette période est très riche en événements.

     En 1772/1773 François Eloury, ancien ouvrier de Caussy, fonde sa poterie qui ne tardera pas à devenir faïencerie. En 1791 Guillaume Dumaine de la Josserie créera la troisième manufacture de Loc-Maria, spécialisée uniquement dans la production de grès, jusqu'en 1891, date à laquelle ses successeurs se lanceront dans l'aventure de la Faïence. La manufacture HB restera aux mains de la famille de La Hubaudière jusqu'en 1917, date à laquelle Jules Verlingue, faïencier de Boulogne-sur-Mer, la rachète. La faïencerie d'Eloury deviendra Porquier puis Porquier-Beau avant d'être rachetée par Henriot en 1913 après un arrêt de 10 ans. La manufacture Dumaine deviendra Tanquerey puis Henriot avant de tomber dans le giron de la manufacture HB en 1968. Une véritable compétition a existée entre ces trois manufactures qui ont réalisé de véritable tours de force.

En 1873, avec l'arrivée d'Alfred Beau, qui s'associe à Porquier, la Faïence de Quimper entre dans le monde des artistes. Au XXe siècle, les faïenceries vont s'attacher les services d'artistes prestigieux, Méheut travaillant pour Henriot, Quillivic pour HB. Ils ouvriront la voie à quelques 200 artistes qui côtoieront les ateliers quimpérois. Nous ne pouvons évoquer le passé récent de ces entreprises quimpéroises sans mentionner deux naissances.
C'est en 1929 que Paul Fouillen quitte la manufacture HB, où il était responsable d'un atelier de décor, pour fonder sa propre entreprise place du Styvel. Après avoir travaillé chez Henriot de 1922 à 1940, puis chez HB de 1941 à 1944, Victor Lucas fonde la faïencerie Keraluc en 1946.



La faïence est une véritable institution à Quimper. Elle assure le rayonnement de la ville de par le monde. Le centre faïencier de Quimper est le dernier des grands centres français encore en activité. On y perpétue depuis trois siècles cette tradition. Les techniques de décoration ont peu évoluée, fort heureusement. De nombreux artistes l'ont compris, les ont utilisées avec beaucoup de bonheur et de respect. Au commencement de ce troisième millénaire nous pouvons souhaiter qu'un renouveau artistique fort vienne donner un souffle nouveau à ce métier dont on dit qu'il est un des plus vieux du monde.

Bernard Jules Verlingue Conservateur du Musée de la Faïence Expert UFE

 

1931 Quimper et l'Exposition coloniale

Le 6 mai 1931, l’Exposition coloniale internationale de Paris ouvrait ses portes au public.

Le but de cette gigantesque manifestation était de faire découvrir aux visiteurs « la plus grande France ».

Les faïenceries de Quimper, la Grande Maison HB et les établissements Henriot, participeront activement à cet événement. A cette occasion, aux artistes collaborateurs patentés, viendront s’ajouter des « artistes coloniaux », qui œuvreront à Quimper uniquement dans le cadre de cet événement.

Nous vous proposerons, à travers cette exposition, de vous faire découvrir les créations de ces artistes que nous avons pu recenser et d’évoquer les œuvres coloniales réalisées par eux dans des matériaux autres que la céramique. Il sera également important de porter un regard sur les travaux d’artistes, habituels collaborateurs des manufactures quimpéroises, mais qui n’ont pas abordé le thème colonial à Quimper.

Enfin cette rétrospective ne serait pas complète si nous n’évoquions pas les incidences qu’eût l’Exposition coloniale sur les productions « courantes » quimpéroises, pendant de longues années après 1931.