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La Marie-Josèphe, port d’attache Douarnenez,appartient à la classe des navires de pêche hauturière.
Après 4 jours passés au port, l’heure est venue de reprendre la mer. Les vivres ont été embarquées dans la matinée, le plein de gas-oil effectué et 20 tonnes de glace stockées dans les cales où fonctionne un système de réfrigération perfectionné.
Yves Roux, un solide marin de 45 ans, est le patron, propriétaire et armateur de la Marie-Josèphe. Comme l’ensemble de ses confrères, il est entré très jeune dans la profession, associant l’apprentissage en mer à la formation sur les bancs de l’école de pêche.
Yves Roux enregistre sur le livre de bord ou « log-book », un document officiel soumis au contrôle des autorités maritimes européennes, les informations relatives à l’embarquement. Y figurent, notamment, les caractéristiques du matériel, dont le maillage des chaluts. Le livre de bord d’un navire retrace son quotidien. Il révèle son historique lié aux différentes fortunes de mer, ces hasards, heureux, ou malheureux, qui jalonnent la vie d’un marin.
La route est longue qui mène des côtes bretonnes au Sud-Est de l’Irlande. Le trajet entre Douarnenez et Bishop dure, en effet, entre 12 heures et 14 heures, une rude période d’attente pour les hommes, confinés pour deux semaines dans un espace restreint et dans un environnement naturel difficile et dangereux.
La sonnerie retentit au cours de la première nuit de mer. Les hommes quittent immédiatement leurs couchettes et s’équipent. La Marie-Josèphe est arrivé sur les lieux de pêche et il est l’heure du premier trait de chalut.
L’équipage se compose du second, Bruno, d’Hervé, le bosco, ou « maître de manœuvre », de Denis, chef mécanicien, de Joseph le matelot, et de Julien, le mousse.
La marée, qui devrait durer 14 jours, va conduire le bateau sur la zone de « Bishop », à l’ouest des îles Scilly. Les zones de pêche en Atlantique, en Manche ou en Mer d’Irlande portent ainsi des noms originaux : « Bishop » (évêque), « la fleur », « banc carré », « ermitage », « grenouille », « hauteur du milieu », « Pen ar vir », « circuit à bourricots »… des appellations généralement empiriquement attribuées par les premières générations de marins exploitant les lieux.
La Marie-Josèphe est un chalutier acier de 23,50 mètres, à pont couvert, construits aux chantiers Piriou de Concarneau. Equipé d’un moteur Poyaud de 650 CV, le bateau possède un équipement électronique dernier cri. Il convient d’ailleurs de noter que les marins se sont très tôt intéressés aux technologies les plus modernes en la matière.
C’est aux Affaires Maritimes, en effet, qu’il revient de classer les bateaux suivant leurs caractéristiques. On distingue ainsi la petite pêche, la pêche côtière et la pêche hauturière, cette dernière concernant des bateaux de plus de 20 mètres, embarquant des équipages de 5 hommes. Les marées, qui, pour la plupart, durent de douze à quinze jours, s’effectuent dans l’ouest des côtes bretonnes ou dans celui des côtes anglaises et irlandaises.
L’instabilité quasi-permanente sur un bateau rend souvent le travail difficile par gros temps. Le bateau roule alors « bord-sur-bord » et il faut, malgré l’arrière couvert, avoir un sérieux sens de l’équilibre pour assumer, sans discontinuer, les heures de travail sur le pont.
L’état de veille à la barre est permanent, et, à la surveillance électronique des nombreux instruments de bord, s’ajoute l’attention soutenue du patron ou de l’homme de quart. La Marie-Josèphe croise, en effet, d’autres bateaux de pêche, mais également de gros navire de commerce, sont des porte-containers hauts comme plusieurs étages d’immeubles ! En cas d’avarie de barre ou de machine, bien que mettant en panne, ces grosses unités, propulsés sur leur erre par la vitesse acquise, parcourent plusieurs milles avant de se s’immobiliser enfin.
La vie quotidienne à bord d’un hauturier exige des qualités humaines, personnelles et professionnelles insoupçonnables pour qui n’a jamais pris la mer.
L’équipage est, nécessairement, une famille, aux membres unis par l’appartenance à un même clan, celui des hommes de la mer. Il faut avoir les nerfs solides pour vivre ainsi, des années entières, sur le pont ou dans la cale d’un navire, au gré des éléments. Le rôle du patron est alors fondamental car de lui dépendent la sécurité, l’équilibre et la réussite de l’équipe. « A bon patron bon équipage » affirme d’ailleurs sentencieusement l’adage, qui convient si bien à la Marie-Josèphe.
Le trait achevé, c’est le patron qui assure la remontée. La pêche, ou « pochée » est libérée sur le pont par une simple traction sur le nœud de cul de chalut, une technique de matelotage solide et simple à la fois.
Si le chalut n’a subi aucun dommage, il est immédiatement remis à l’eau. En cas d’incident, d’avaries, de déchirures dont les réparations l’immobiliserait trop longtemps, il est remonté sur le pont et remplacé par le deuxième chalut du bord.
La manœuvre est technique et précise car de sa bonne exécution va dépendre le résultat de la pêche. Le bateau se trouve alors sur des fonds de 80 à 130 mètres, de compositions diverses, et la crainte des marins demeure la mauvaise « croche », la déchirure, sinon la perte du matériel.
Les modèles à pont couvert et à chalutage arrière ont remplacé les bateaux d’autrefois à chalutage sur côté. Un marin de quart, dit au « chien », devait, il y a trente ans encore, de jour comme de nuit, quel que soit le temps, se tenir sur le pont. La main sur les câbles, il en surveillait la tension et alertait l’homme de barre en cas de problème.
A partir de pupitres de commande, Denis, le mécanicien assure la mise en l’eau et en contrôle la manœuvre à l’aide des deux treuils de l’entrepont équipés de 1200 m de câble d’acier de 24 mm.
Les captures sont immédiatement triées et mise en paniers par espèces, avant d’être placée sur un rail à rouleaux de 8 m de long, installé à hauteur d’homme. Ce rail de convoyage, d’une capacité de 16 paniers, sert à l’étripage, au lavage et à la préparation du poisson précédant la mise en cale.
Afin d’optimiser la chaîne de froid, c’est à dire de réduire le délai entre la capture et le conditionnement, le poisson vidé et lavé est aussitôt stocké en cale dans la glace par espèces et par tailles. Le professionnalisme des marins, le contrôle rigoureux de la température, le glaçage immédiat, permettent d’assurer aux acheteurs un produit de qualité.
Le chalut de 45 m de long et d’une ouverture de 36 m, est enroulé sur des… enrouleurs fixés à un portique.
Les chaluts, dont les formes et les maillages sont soumis à différentes réglementation, font l’objet de calculs précis sur ordinateur. Chaque patron cependant a « son chalut », celui qu’il a sélectionné au fil des années.
C’est une vaste poche conique de mailles tressées à fond ouvrant, tractée par des chaînes et des câbles métalliques appelés funes. L’ouverture du chalut – sa « gueule » dans le langage maritime- est assurée par de lourds panneaux de bois ou d’acier qui en assurent l’équilibre et la stabilité. Des bourrelets lestés permettent le travail sur le fond. L’ouverture supérieure, ou « corde de dos », longue de 25 m, est munie de flotteurs. La partie arrière du chalut est appelée « cul », et les parties latérales avant, « ailes ».
Comme tous les chalutiers modernes, la Marie-Josèphe est équipé d’un matériel de navigation et de sécurité particulièrement sophistiqué. L’électronique de passerelle, ainsi nomme-t-on cet équipement dans la profession, comprend, notamment : 2 radars ; un sondeur indiquant la profondeur, l’état des fonds, la présence de poissons ; un détecteur de câbles sous-marins ; un ordinateur de bord ; un fax ; un téléphone satellitaire ; une B.L.U., deux V.H.F..
La V.H.F., de l’anglais Very High Frequency est une radio émettrice et réceptrice d’ondes métriques très courtes. La portée moyenne d’une V.H.F. est de 80 km et permet aux navires sur zone de maintenir un contact permanent.
La B.L.U., Bande Latérale Unique, quant à elle, est un système de modulation à fréquences décamétriques permettant les liaisons à très longue distance. Ces deux appareils, ainsi qu’une balise de détresse à déclenchement automatique, sont obligatoire à bord des chalutiers.
Il arrive parfois que, les conditions météorologiques devenant trop difficiles, les bateaux doivent mettre « à la cape », selon un vieux terme de marine consistant à réduire la toile des voiliers en cas de mauvais temps. Dans les navires naviguant à vitesse nez dans la lame, les hommes, sans cesse bousculés, attendent l’accalmie et le moment de remettre en pêche.
Un trait de chalut dure généralement 4 heures de nuit, et 3 heures de jour. Les espèces capturées sont diverses et varient en fonction de la saison, morue, lotte, merlan, Saint-Pierre et raie constituant la plus grande part des prises. Si les mois de décembre et janvier sont favorables à la raie, la morue se pêche principalement en février et mars, et le Saint-Pierre au mois de mai.
Le Marie-Josèphe ramène en moyenne 15 à 20 tonnes de poisson par marée. La pêche peut atteindre 40 tonnes à l’époque de la morue, avec des « pochées » allant jusqu’à 350 kg.
Les modèles à chalutage arrière actuels ont remplacé les bateaux d’autrefois à chalutage sur côté. Un marin de quart, dit au « chien », devait, il y a trente ans encore, de jour comme de nuit, quel que soit le temps, se tenir sur le pont. La main sur les câbles, il en surveillait la tension et alertait l’homme de barre en cas de problème. De nombreux accidents ont endeuillé alors la grande famille des marins, qui, depuis toujours, paye un lourd tribut à la mer.
Si la mise en œuvre du matériel de pêche et la préparation du poisson représentent une part importante du travail, d’autres activités, non moins importantes, occupent largement les journées. Le ramendage du chalut, par exemple, ou de l’une de ses pièces est une tache quotidienne inévitable. Les « croches » sur le fond provoquent, en effet, des déchirures plus ou moins importantes qu’il faut réparer dans les délais les plus brefs.
De la même façon, les câbles d’acier, malgré leur grande résistance, subissent de nombreuses tractions et torsions obligeant à des remises en état immédiates… sans parler du graissage des pièces maîtresses, du fonctionnement du moteur, de l’entretien et de la maintenance générale, assurés par le mécanicien. La chambre des machines est d’ailleurs, avec la passerelle, un centre vital pour le bateau. Une panne mécanique immobilisant un navire en pleine mer signifie en effet un remorquage immédiat vers le port anglais le plus proche, avec toutes les conséquences humaines et économiques que cela suppose.
Des secteurs de trois minutes chacun, rouge et bleu, portés sur les horloges des bateaux, symbolisent d’ailleurs les périodes obligatoires de veille V.H.F. (donc de silence absolu sur les ondes) ou de B.M.S. un Bulletin Météo de Sécurité émis à ces moments précis.
Sur le chemin du retour, le Marie-Josèphe croise la route d’un bateau immatriculé à Penzance, port de pêche de la Cornouaille anglaise. Penzance est d’ailleurs, comme Newlin ou Milford Haven, un des abris où relâchent les bateaux bretons en cas de tempête.
La marée s’achève sur un dernier trait de chalut riche en langoustine, une aubaine qui profite aussitôt à l’équipage.
Yvon Roux met le cap sur Douarnenez où le Marie-Josèphe arrive en cours de nuit. La pêche est rapidement débarquée et mise en vente sous criée. Elle est alors acquise par des acheteurs professionnels, les tarifs généraux demeurant soumis à la loi de l’offre et de la demande.
Demain, les ménagère ou les professionnels de la restauration profiteront de cet apport bienvenu.
Recette :
« Je vais vous préparer de la Lotte au vin rouge, Lotte au vin de Chinon avec des petits légumes.
Vous prenez une Lotte, là il s’agit d’une Lotte d’un peu plus de 1 kg.
Il faut préalablement enlever la peau, préparer des escalopes : 4 à 5 par personne.
Quelques tours de poivre du moulin, je vais cuire la Lotte.
Je mets la poêle sur le feu avec de l’huile d’Olive. Je laisse bien chauffer l’huile pour que ce soit bien saisi. La cuisson est très rapide. Je prends des carottes, des poireaux, des poids gourmands que je trempe dans de l’eau bouillante salée. Je rajoute ensuite des brocolis. Pendant ce temps je mets à cuire des pommes de terre à l’eau.
Je mets à cuire des petits navets avec du beurre et du sel.
Il faut faire attention de ne pas se brûler. Lorsque le poisson blondi, il est cuit.
Il ne faut pas trop cuire la Lotte car elle sera dure et sèche. Avec l’humidité qui sera dégagée, cela va ramollir les chairs.
Les brocolis sont cuits ainsi que les poids gourmands. Quand ils ont cuit à l’Anglaise, on les rafraîchit dans de l’eau très fraîche avec des glaçons. Ceci à pour but d’arrêter la cuisson et de fixer la couleur du légume: on peut se rendre compte qu’il est pratiquement plus vert qu’à l’origine.
Prenez des échalotes que vous pelez, émincez. Faites suer c’est à dire cuire tout doucement sans donner de coloration. Le beurre va fondre. Mouillez très largement parce que l’on va laisser réduire.
Je pense que mon fond de sauce à suffisamment réduit avec l’échalotes. Je vais ajouter un peu de fumet de poisson.
Lorsque ma sauce à repris l’ébullition et près l’avoir passé au chinois, je la monte au beurre (j’incorpore des morceaux de beurre, je poivre généreusement.
La recette est presque terminée.
Je mets du beurre avec un peu d’eau, les carottes en premier car il faut les réchauffer également. Je baisse un peu le feu pour que les légumes s’enrobent de beurre.
Les pommes de terre genre charlotte sont idéales pour ce type de plat. On peut mettre les petits morceaux du haut du poireau.
Nappez avec la sauce parsemée d’un peu de ciboulette hachée.
Lotte au vin rouge et petit légume en Pot au Feu. … vous pouvez déguster. »
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