Film Vidéo Pêche en Bretagne,
La Coopérative Maritime, son histoire ( la pêche quand c'était le bon temps) Video film de Bretagne
Film et Vidéo de pêche Bretagne. / André Espern site: https://espern.bzh La Coopérative Maritime, son histoire (ou la pêche quand c'était le bon temps) Video film de Bretagne, film de 2002 LA COOPERATION MARITIME EST NEE D'UNE CRISE La coopération maritime Finistérienne est née avec le début du 20éme siècle. L'accès direct aux ressources naturelles a toujours été un atout important pour la région, et 1868 a vu la création de la première conserverie. Mais une dramatique crise sardinière met à mal l'exploitation de cette espèce de poisson facilement accessible et sur lequel repose un pan entier de l'économie littorale. Après une période de captures miraculeuses, la sardine déserte mystérieusement les côtes. Les marins décident alors de se regrouper, de mettre leurs moyens en commun. Ils peuvent ainsi acheter au meilleur coût leurs filets de coton, mais aussi la rogue, un appât à base d’œufs de poisson qu'ils font venir de Hollande. Pour financer leurs pinasses ou leurs grosses chaloupes de bois, les marins jettent les bases d'un système coopératif basé sur la confiance et la foi en l'avenir. Le 6 avril 1906, le député Le Hérissé rapporte à la Chambre qu'une «crise terrible sévit depuis quelques années sur l'industrie de la pêche. L'institution d'un crédit maritime permettra de venir en aide aux pêcheurs pour l'achat de bateaux, de filets, de liège et des rogues dont ils ont besoin, écrit-il. Le 23 août 1906, la loi autorise les marins à constituer des sociétés de crédit mutuel pour «faciliter ou garantir des emprunts leur permettant l'acquisition de matériel.. Le Crédit Maritime et les Coopératives maritimes sont nées. La coopération est en marche C'est vers 1950 que les marins artisans, aidés par le Crédit Maritime, construisent les premiers malamocks, des bateaux bois d'une quinzaine de mètres. Grâce à ces navires d'une nouvelle génération, mieux motorisés, équipés pour la pêche au chalut, les marins, au fil des années, consolident leur tissu coopératif. Le système d'avitaillement donne satisfaction et permet aux bateaux, gros consommateurs de matériel lourd, de câbles, de carburant, d'acheter leurs fournitures au meilleur prix. Le milieu du 20éme siècle est d'ailleurs un tournant important pour la profession, car c'est en 1955 que se construit la criée du Guilvinec, concentrant dans le Pays Bigouden un marché du poisson jusqu'alors réservé à Concarneau et Douarnenez. Les coopératives maritimes continuent à essaimer sur les ports Parmi les structures originales qui voient le jour à l'initiative des marins artisans, l'OPOB, l'Organisation des Pêcheries de l'Ouest Bretagne, dès 1970, jette les bases d'une régulation du marché du poisson. Il n'existe alors aucun tarif fixé. La loi de l'offre et de la demande est désordonnée, sinon anarchique et les fluctuations de tarifs laissent alors sous les criées des centaines de tonnes d'invendus. Certains prix frôlent la catastrophe. L'OPOB décide de la fixation d'un prix de sécurité sur chaque produit débarqué. Plus de 100 espèces, la majorité des captures, font aujourd'hui l'objet, à travers la taille, la qualité, la présentation, de normes de commercialisation et d’identification. L'OPOB s'est également donné les moyens d'un mareyage coopératif qui traite 25 000 tonnes de poisson et réalise un CA de 80 millions d'euros. Et participe activement à toutes les actions de promotion des produits de la mer. A travers le financement de petits bateaux mais également de chalutiers hauturiers, c'est toute la profession de la pêche artisanale qui participe au mouvement coopératif Alors il faut tenir fermement la barre et lutter. Une lutte âpre, difficile, dans laquelle pèsent lourdement les éléments naturels. La mer est imprévisible, les tempêtes soudaines. Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1998 par exemple, un coup de vent de nord met à mal la flottille canotière de Loctudy. 41 bateaux sont drossés contre les pontons, s'entassant les uns sur les autres. Plusieurs sombrent. Les dégâts sont très importants. Le coup est rude, les marins, en l'espace d'une nuit, se retrouvant privés de leur outil de travail. La Sambo monte les dossiers d'indemnisation et réunit les chantiers navals de la région. Il faudrait 6 mois de travail... mais pourtant, 2 mois plus tard la flottille, remise en état, reprend la mer. Au fil des années, la Coopération maritime a largement développé la notion de service aux marins. Elle met à leur disposition des ateliers destinés à les libérer des tâches les plus lourdes lors des retours au port. Dans le même temps, l'avitaillement professionnel a pris des proportions considérables et les coopératives livrent aux navires les matériels les plus divers: chaque année se sont 500 tonnes de câbles, 600 millions de litres de gas-oil, mais également des vêtements de travail, des canots de survie, des engins de pêche qui sortent ainsi des magasins, générant un flux économique très important.