Pourrait-il y avoir une image plus éloquente pour évoquer la Bretagne qu'une croix de granit se dressant en face de la mer, comme pour la bénir ou pour l'exorciser !
D'un côté, ce sont LES PORTS où les bateaux de pêche s'agglutinent pour décharger leurs poissons ... De l'autre, LES RËCIFS où les soirs de tempête, la mer vient hurler de la voix de ceux qu'elle a noyés, au raz de Sein ou aux antipodes et qui profitent de sa colère pour venir revoir le pays.
La croix ... Elle est bien plus ici que le symbole d'un culte, la force d'une foi qui, dans la nuit des temps, élevait déjà des MENHIRS DE GRANIT
C'est, en effet, à la nuit des temps que remonte l'âme de la Bretagne. Venant selon les uns de la péninsule ibérique, selon les autres de Phénicie, un peuple de marins avait fait de ses côtes une escale sur la route de la Comouaille, avant de s'y fixer parmi une population éparse dont nous ne saurons jamais rien.
Ce fut lui qui, 4000 ans avant notre ère, dressa LES ALIGNEMENTS DE CARNAC, dont jusqu'à la fin des temps, nous essayerons de comprendre le mystère.
Ce peuple croyait déjà à la survie de l'âme el la mort devait tenir dans ses croyances, une place importante, puisqu'il éleva aussi LES DOLMENS pour en faire des sépultures collectives.
Au début du premier millénaire avant Jésus-Christ, les Celtes venus du cœur de l'Europe s'installèrent à leur tour en Bretagne. Les dolmens devinrent pour eux des lieux de culte et leurs dieux se mêlèrent aux esprits du peuple des Mégalithes, dont certains, comme L'ANKOU, devaient subsister jusqu'à nos jours et trouver leur place dans la décoration des monuments chrétiens. Il n'était pas la mort, malgré sa représentation sous la forme d'un squelette, mais l'esprit qui rôde aux environs des plans d'eaux et dans la brume, pour emmener les vivants dans l'enfer froid de l'oubli. Cette civilisation particulière devait mal résister à l'influence romaine, puis aux invasions barbares et elle aurait totalement disparu si un revirement de l'histoire n'était venu la réveiller.
Comme ils s'étaient installés en Gaule, les Celles s'étaient aussi installés en Grande-Bretagne.
Sous la pression des Angles et des Saxons qui s'emparaient progressivement du pays, certains d'entre eux commencèrent à émigrer vers la péninsule armoricaine à laquelle ils donnèrent le nom de Bretagne par analogie au pays, que de l'autre côté de la mer ils avaient créé. Les Celtes de Grande-Bretagne avaient mieux résisté à l'influence romaine et si dès le III' siècle, ils s'étaient convertis au Christianisme, c'était beaucoup plus en le mêlant à leurs anciennes croyances qu'en les abandonnant.
Leurs dieux étaient devenus des Saints, leurs clans, des paroisses, et leurs prêtres, comme auparavant les druides, étaient tout à la fois, des chefs temporels et spirituels.
C'étaient sous l'autorité de ces prêtres que les Celtes arrivaient de Grande-Bretagne. Ils devaient devenir les Saints Fondateurs de la Bretagne et la foule des touristes qui se pressent pour admirer LES REMPARTS DE SAINT MALO, ne devrait pas ignorer que la ville doit son nom à saint Malo, un des Saints fondateurs venus du pays de Galles.
Il en est de même pour SAINT-POL -DE-LËON qui nous offre une des plus belles cathédrales de Bretagne et LE KRISKER. Il est avec ses 77 mètres, un des plus beaux clochers de France.
De même pour QUIMPER qui, créé par saint Corentin, fut la capitale du légendaire roi d'Is, GRADLON, dont on a placé la statut équestre entre les tours de la cathédrale.
TRËGUIER pour sa part fut créée au IV'siècle par saint Tugdual dont l'admirable cathédrale a pris le nom ...
Quant il VANNES qui garde le souvenir de saint Paterne, elle avait été la capitale des Vénètes, avant de devenir au IX' siècle, avec Nominoë, premier duc de Bretagne, la première capitale de la péninsule.
C'était en paroisses que les Celtes de Grande-Bretagne étaient venus s'installer en Armorique et l'illustration la plus parfaite de ce que représente pour les Bretons, la Paroisse est sans nul doute LES ENCLOS PAROISSIAUX.
Malgré des sites grandioses et superbes, ils dont une des grandes curiosités de la Bretagne.
A l'intérieur d'un CERCLE DE PIERRES DRESSËES, dont on ne sait pas très bien s'il définissait le territoire sacré ou s'il formait une enceinte magique hérité des anciennes civilisations, on y trouve les monuments qui font l'âme de la Bretagne.
Ce sont d'abord LES CALVAIRES auxquels ont donné naissance les menhirs que les premiers croyants christianisèrent en y sculptant l'image d'une croix.
La Bretagne en compte plus de 1 500. Les uns ne sont que des croix à l'image du Christ, avec quelquefois au revers, l'image de la Vierge. D'autres, à croisillons entourent le Christ de Saints, de cavaliers, ou des deux larrons qui furent crucifiés avec Jésus.
D'autres enfin sont d'authentiques monuments de l'art populaire ... où les hommes ont sculpté dans le granit jusqu'à deux cents personnages racontant la vie du Christ.
Le plus ancien de ces grands calvaires est celui de TRONOËN élevé en 1450. L'air de la mer qui se trouve à deux pas, n'a pas encore réussi à ronger ses personnages.
Le plus important est celui de PLEYBEN élevé en 1555... Mais le plus accompli de tous est sans conteste celui de GUIMILLIAU. Elevé de 1581 à 1588, il est par la finesse de ses personnages, un authentique chef-d’œuvre de l'art breton.
Véritables bandes dessinées de granit, LES GRANDS CALVAIRES bretons étaient élevés pour l'éducation et l'édification des fidèles.
Le prêtre en commentait les scènes et ceux qui les érigèrent n'hésitèrent pas à s'y introduire des personnages comme L'ANKOU qui ne doit pourtant rien aux croyances chrétiennes.
A côté des calvaires se dressent LES OSSUAIRES.
Les plus somptueux, comme celui de SAINT-THËGONNEC, ont été transformés en des salles d'exposition, mais certains plus modestes, ont conservé leur destination première et laissent encore apercevoir un amoncellement d'ossements.
Hérités des anciens dolmens où étaient regroupés les restes de tous les membres du clan, ils sont les monuments les plus significatifs de ce qu'étaient la paroisse ... Une communauté dépassant le cadre de la vie et unissant ceux qui vivaient à ceux qui étaient morts et à ceux qui viendraient... Une communauté qui ne devait former qu'un corps, puisque les ossements de chacun se mêleraient à ceux des autres, lorsqu'ils seraient morts.
C'était aussi pour rappeler aux vivants qu'un jour ils mourraient que les ossuaires étaient placés au cœur du village ...
Cette pensée héritée des anciens Celtes est d'ailleurs toujours présente en Bretagne. On la retrouve dans LES DANSES MACABRES qui mêlent dans une même ronde les vivants et les morts ...
Et si on a l'habitude de laisser à la vue de tous, dans un coin de l'église, LE CATAFALQUE qui doit servir au prochain mort, c'est bien pour rappeler à celui qui entre, qu'il pourrait très bien être celui-là.
L'Eglise ne pouvait pas être située ailleurs que dans cet enclos sacré et cela non seulement parce qu'elle est le lieu du Culte, mais parce qu'au-delà de lui, elle était la pièce maitresse de la vie de la Communauté.
C'était sous SON PORCHE, en effet, que se réunissaient, pour délibérer, les responsables de la paroisse et il aurait été impensable qu'une décision engageant la vie de la communauté, ait pu être prise ailleurs qu'à l'intérieur du territoire sacré où se faisait hors du temps, l'union des morts et des vivants.
L'accès à un lieu aussi privilégié ne pouvait être donné que par une porte de circonstance ... VËRITABLE ARC DE TRIOMPHE, placé là pour que l'arrivant se rendre bien compte qu'il servait de la vie de tous les jours, pour entrer dans un lieu qui échappait aux mesquineries de la terre.
Bien sûr la Bretagne nous offre de bien beaux paysages ... SES PLAGES comptent parmi les plus belles d'Europe ...
Ses stations balnéaires comme PERROS-GUIREC ou LA BAULE nous offrent des promesses de séjours enchantés ...
... Et pourtant la Bretagne, c'est beaucoup plus encore, pour celui qui vient la découvrir dans l'éclairage de ses mythes et de ses légendes.
Les jours où la brume s'effiloche autour de lui, LE CAP FREHEL avec ses somptueuses falaises de schiste et de porphyre ouvrant sur un panorama grandiose, cesse de n'être qu'une merveille de la nature pour devenir un monde étrange qui n'appartient déjà plus à la terre et pas encore au ciel. .. Un monde dans lequel ont sent rôder l'Ankou à la recherche d'âmes à entraîner vers l'Au-delà ...
LES EAUX, qui à l'heure de la marée, remontent lentement vers l'intérieur des terres, deviennent encore plus fascinantes si l'on se souvient que les anciens Celtes en faisaient des lieux où les âmes cherchaient leur route ...
Le site fabuleux de LA POINTE DU RAZ où l'extrémité de la terre essaye de refuser de sombrer dans les flots, nous paraît encore plus grandiose, lorsque l'on sait que les anciens Celtes faisaient des îles, le domaine des dieux.
L'ILE DE SEIN, était la plus prestigieuse de toutes Ceux qui s'y faisaient inhumer étaient presque déjà au ciel... Et les rochers de LA POINTE DU RAZ qui vont vers elle, prennent l'allure d'une lutte désespérée de la terre pour atteindre l'au-delà.
Les rochers de la Pointe du Raz ne sont que des rochers assaillis par la mer ... Mais les anciens Celles ne croyaient-ils pas en un univers fluctuant où rien n'était tout à fait ce qu'il paraissait être ?
Celui qui essaye de comprendre la Bretagne au-delà de ses apparences, la trouvera plus attachante que ses plages, que ses forêts ... plus attachante que ses Abers, plus attachante que ses monuments, parce qu'elle est, à cause de son âme, un des derniers coins du monde encore empreint des croyances que les hommes portent en eux depuis la nuit des temps, et qui ont servi de base à toutes les civilisations.
Entourés à plus des trois-quarts par la mer et vivants depuis toujours au rythme des marées, comment les Bretons auraient-ils pu ne pas se tourner vers elle pour subsister et s'affirmer ?
Leurs lointains ancêtres venus de Phénicie ou de la péninsule Ibérique, savaient déjà affronter les tempêtes ... et partir vers l'immensité des vagues ne pouvait être, pour les descendants des anciens Celtes qu'une façon de marcher, eux aussi, vers l'infini où le soleil se couche.
C'est d'ailleurs un peu l'impression d'attendre le départ vers cet infini que nous donnent LES PETITES BARQUES qui couchées face au large, aux heures de la marée basse, attendent un peu partout que l'eau monte pour reprendre la mer.
Bien sûr, elles n'iront pas plus loin que les premiers bancs de poissons ou de crustacés, mais lorsqu'elles reviendront pour décharger leurs richesses, elles auront tout de même l'impression d'avoir échappé, un temps, à la vie des autres, et se gonfleront de satisfaction.
A CONCARNEAU ou à DOUARNENEZ, ce sont les chalutiers de la péché hauturière qui attendent, amarrés à leurs quais, le moment de partir pour le golfe de Gascogne, l'Irlande ou bien l'Islande. Ils savent que la mer ne sera pas tendre pour eux, qu'ils auront à lutter avec la tempête, mais ils attendent patiemment, sûrs d'eux, le moment de l'affronter.
A SAINT -MALO, ce sont les chalutiers de grande pêche, ceux qui sont plus habitués aux mers déchaînées de Terre-Neuve ou du Groenland qu'à l'abri d'une rade, et qui malgré leur fière allure, ne partent jamais sans un serrement de cœur.
C'est que la merde tout temps, a fait payer son tribu à ceux qui la défient et LES MURS DES DISPARUS EN MER que l'on peut voir dans bien des cimetières de Bretagne, sont là pour le rappeler. Les marins ne sont pas les seuls à avoir payé leur tribu à la mer. LA YILLE D'yS toute entière, disparut dans les flots vers l'an 440, probablement à l'occasion d'un des nombreux effondrements du rivage qui du Y' au YII' siècle, modelèrent la côte bretonne pour lui donner son aspect actuel. Il est presque généralement admis qu'elle se trouvait dans LA BAIE DE DOUARNENEZ. Si cela est exact, la ville qui bruisse toute l'année de l'activité de son port, occuperait un haut lieu de légende. On pense, en effet, que ce serait aussi sur ses hauteurs que s'élevait le palais du roi MARC'H DE CORNOUAILLE dont les murs ont vu se dérouler le drame de TRISTANT et ISEULT.
Mais la mer, si elle tue, sait aussi rembourser ce qu'elle fait payer.
Elle adonné à la Bretagne des ILES ENCHANTËES où, comme si l'on savait, qu'elles étaient autrefois le domaine des dieux, on vient chercher le dépaysement que l'on attend d'un paradis. Elle a donné DES PLAGES où l'on parvient à oublier que les châteaux de sable ne durent qu'un moment et une profusion de CRUSTACËS, de POISSONS et de COQUILLAGES dont on garde le souvenir jusqu'aux prochaines vacances.
Et puis, il y a LES PHARES ... Les phares, qui debout dans le ciel, fascineront toujours les hommes, peut être parce qu'ifs guident ceux qui viennent d'ailleurs et que bien assis sur leur rocher, ils donnent une impression de sécurité.
Sans la mer, pourrions-nous avoir le somptueux spectacle des VOILES MULTICOLORES glissant majestueusement sur les eaux calmes du GOLFE DU MORBIHAN ?
Elle a su se rendre tellement indispensable que lorsqu'elle se retire A LA MARËE BASSE, les petits ports et les estuaires nous paraissent en deuil.
Elle ne s'en va pourtant que pour nous offrir un spectacle insolite et nous donner accès aux repaires secrets des crabes et des coquillages.
Sans la mer, aurions-nous LES ABERS qui la laissent pénétrer dans les terres, comme pour mieux l'imprégner de sa présence ou la conquérir?
Aurions-nous le spectacle des rives de L'ODET ou de celles de LA RANCE ?
Aurions-nous SAINT-MALO qui lui doit sa richesse?
Peu de villes au monde ont droit autant que SAINT-MALO à la reconnaissance des hommes.
Ses remparts ont vu naître JACQUES CARTIER, qui devait découvrir le Saint-Laurent... LAMENNAIS, qui devait orienter la pensée de son temps ... BROUSSAIS qui allait révolutionner la médecine ... DE LA BOURDONNAIS ...GOURNAY.
Et RENË DE CHÂTEAU BRIAND s'est amusé sur ses plages à la marée basse, avant d'aller reposer dans L'ILE DU GRAND-BË.
Mais SAINT-MALO, c'est aussi la ville des corsaires, de DUGUAY TROUIN et de SURCOUF. C'est leur souvenir que l'on vient retrouver sur LES REMPARTS DE LA VILLE CLOSE, où LA TOUR QUIC-EN-GROGNE rappelle le temps d'ANNE DE BRETAGNE qui la fit élever pour impressionner les Malouins, toujours un peu frondeurs au cours de leur histoire.
Peut on d'ailleurs l'oublier le passé en Bretagne?
A DINAN, qui garde le souvenir de BERTRAND DU GUESCLIN, on se croit revenu au XV' siècle, en parcourant LA RUE JERSUAL ou LA PLACE DES MERCIERS ... Et sur LA PLACE DE LOCRONAN qui n'a pas changé depuis la Renaissance, on ne peut qu'admirer la résistance du granit au temps et aux dépradations des hommes.
C'est d'ailleurs au granit que la Bretagne doit une grande part de son caractère ...
La difficulté de le travailler en interdisant aux Bretons de placer aussi haut qu'ailleurs les voûtes de leurs églises, leur a donné un caractère particulier ...
Ils n'ont pas pu non plus, les décorer autant qu'ils l'auraient souhaité, mais cela n'empêche pas certaines CATHËDRALES d'être des chef-d’œuvre de pierre ... et de petites chapelles comme celle de KERNASCLEDEN, des dentelles de granit... Les hommes impressionnés par le travail que cette chapelle a demandé, allèrent jusqu'à prétendre que les anges avaient aidé à sa construction. Il vaut mieux que cela ne soit pas vrai, car ce petit édifice nous montre mieux que les mots, combien il fallait qu'un peuple simple soit habité par la foi, pour réaliser de tels chefs-d’œuvre.
LES CHÀ TEAUX, eux aussi à cause du granit se sont faits en Bretagne, plus sobres ... Mais combien derrière leurs épaisses murailles, on devait se sentir à l'abri de l'Ankou, à l'heure où la brume envahissait les environs.
Il n'y a que LE CHÀ TEAU DE JOSSELIN, appartenant à la prestigieuse famille des ROHAN, qui échappe un peu à cette régie ... Dominant L'OUST de ses tours imposantes, il est là, comme un défi à ce qui est difficile ... Le défi que les Rohan n'hésitèrent jamais à jeter aux puissants.
Et c'est un autre défi qu'ils lancèrent au granit, avec LA FAÇADE INTËRIEURE, ciselées comme aucune autre en Bretagne.
Contraints de n'élever que des églises basses, les Bretons peut-être parce qu'ils avaient peur que le ciel ne les voit pas, leur donnèrent chaque fois qu'ils le purent, DES CLOCHERS impressionnants qui sont un des charmes de la péninsule. Chacun en était fier, dans les temps d'autrefois, car le clocher pour un breton, était tout à la fois, le symbole de sa foi et celui de la vie communale, puisqu'il servait aussi de beffroi.
Pour nous, dressés bien haut, au-{1essus de la campagne, ils ont l'air de phares placés là, pour que les hommes ne puissent pas se perdre sur la route du ciel.
Le ciel ! ... Toujours le ciel... Il joue le premier rôle en Bretagne, peut-être parce qu'un peuple pauvre, ne pouvait attendre que de lui d'avoir un peu de bonheur.
C'est lui, qui tout au long de l'année, fait organiser LES PARDONS dont certains remontent à plus d'un millénaire ... Et qui dans cette Bretagne, où malgré les apparences, peu de choses ont véritablement changé, rappellent le souvenir des fêtes païennes d'autrefois.
LES FONTAINES SACRÉES que l'on rencontre un peu partout; elles aussi remontent aux temps d'avant le Christianisme, même si depuis, elles ont pris des noms de Saints. Elles faisaient partie de la grande tradition celte, où les druides maitres de l'eau et du feu, pouvaient donner certains pouvoirs aux fontaines. Retirées dans un coin ou tout près de l'église, elles restent une preuve que les croyances d'autrefois ne disparaîtront jamais tout à fait.
LE MONT SAINT-MICHEL lui-même est un témoignage de cene survivance du passé et c'est la raison pour laquelle, bien que rattaché administrativement il la Normandie, il continue d'appartenir à la Bretagne. Avant qu'au VII' siècle, un raz de marée gigantesque l'isole dans son golfe, il s'élevait au milieu des forêts et les Celtes pour lesquels, sous le nom de MONT TOMBÉ, il était un lieu saint, y avait installé un collège de druidesses.
En ordonnant au VIII' siècle qu'on y élève une chapelle dédiée à saint Michel, SAINT AUBERT, évêque d'Avranches, ne faisait que te christianiser. Il devait devenir LA MERVEILLE DE L'OCCIDENT et peut-être parce que les Celtes l'avait imprégnée de divin, un des hauts-lieux de la Chrétienté.
C'est encore l'inévitable souvenir des Celtes que nous retrouvons dans LES FORËTS DE BRETAGNE, mais aussi le souvenir des contes qui ont bercé notre enfance.
Dans LA FORËT D'HUELGOAT, dont le lac est un paradis pour les pécheurs de carpes, de perches et de truites, LES ROCHES DE GRANIT détachées du sol par l'érosion du temps et des éléments ont cessé de n'être que des roches, pour devenir des légendes.
LE DIABLE Y a sa grotte. LE GOUFFRE DE DAHUS Y garde le souvenir de la fille du roi d'Ys, qui paraît-il, y faisait jeter les corps de ses amants ... Et parce que les légendes sont plus belles que la réalité, la double enceinte d'un fort gaulois élevé, sans doute, au premier siècle de notre ère, est devenu LE CAMP DU ROI ARTHUR dont les Celles attendaient qu'un jour, il se réveille pour les mener à la victoire sur les Saxons.
C'est un lieu bien plus prestigieux encore que nous offre la FORÊT DE PAIMPONT, l'ancienne Brocéliande des Chevaliers de la Table Ronde.
LE CHÂTEAU DE TRECESSON nous y accueille au milieu des eaux de son étang qui semblent le faire surgir d'un autre temps ... Et si la forêt n'est plus ce qu'elle devait être autrefois, elle n'en reste pas moins étrangement prenante avec ses espaces dénudés, SES SOUS-BOIS et SES ÉTANGS On y est entouré de magie lorsque traîne un peu de brume et pour un peu, on s'attendrait il y voir LA FÉE VIVIANE ou L'ENCHANTEUR MERLIN. C'est ici, près de LA FONTAINE DE BARENTON qu'ils se sont rencontrés ... Ici, peut-être que sous un dolmen,
MERLIN repose d'un sommeil dont nul ne peut le tirer. ..
AU VAL SANS RETOUR, MORGANE, la sœur du roi Arthur, retenait prisonniers, les Chevaliers traîtres à leur Dame et c'est peut- être sous les eaux de L'ÉTANG QUI BORDENTLE CHÂTEAU DE COOPER, où naquit Viviane, que Lancelot du Lac fut élevé, Etrange Bretagne, qui dans un monde bousculé par sa métamorphose vient nous parler de rêves d'enfants, de grandeur et de pureté ...
SES CROIX DE GRANIT, dressées dans un ciel que nettoie le vent du large, nous disent que la terre, ne peut pas être que la terre ... Et LA MER, au-delà de ses marées et de ses vagues, nous parle d'un infini vers lequel les hommes ne cesseront de marcher que lorsque le soleil cessera de s'y coucher.