LES ILES DE BRETAGNE Video Bretagne île (une vidéo pour chaque île de Bretagne, ci-dessous)
Si la mer a toujours exercé une étrange fascination sur bon nombre d'individus, l'île, terre intimement liée à l'élément liquide, a toujours invité au voyage. Les îles, même proches, donnent toujours une impression d'éloignement, de dépaysement, une nouvelle dimension à la vie.
Depuis toujours, les îles attirent l'homme par une étrange fascination inscrite dans l'inconscient collectif. L'île, c'est l'inconnu, l'étrange, le mystère.... Certaines séduisent les touristes en plus ou moins grand nombre; ils y séjournent et repartent, sans se douter des tragédies qui s'y sont déroulées, et sans avoir entamé le mystère profond qui émane de l'espace insulaire.
Si les îles ont exercé de tout temps un attrait irrésistible sur les peuples, en Bretagne, c'est par les Celtes , qu'elles sont nées à la réalité.
" L'île, c'est un rêve créé par la nature pour enchanter l'imagination des humains et voilà pourquoi les insulaires ne sont pas comme les autres "E. BOURCIER 1933
C'est pourquoi, l'insularité met en lumière des comportements et des réactions qui font de l'île un miroir de l'âme humaine, un champ clos où tout est possible...
N'oublions pas que les îles, sont chez nous tout particulièrement, un lieu magique, enchanté, où les fantômes du passé n'apparaissent qu'à celui qui est sensible à leur charme.
Video Bretagne île BREHAT LA RIANTE
Dans un passé lointain, l'ILE de BREHAT s'appelait la Bretagne des Bois. De nos jours, on dirait plutôt l'Ile Rose, même si parfois un vent coléreux malmène le Ferlez, ce petit bras de mer entre la pointe de l'Arcouest et l'île, qui la sépare par deux milles marins du continent.
Deux îles reliées entre elles par un isthme, et que cerne une dizaine d'îlots hérissés de centaines de rochers aux couleurs rose-orangé, mais un monde tout de silence, de calme et de sérénité.
"Bréhat est un véritable petit continent, elle a ses plaines, ses plateaux élevés, ses chaînes de montagnes qui se masquent les unes les autres, le tout en miniature, bien entendu.." (De QUATREFAGES, Célèbre naturaliste).
D'étroites ruelles serpentent entre les maisons de poupée en granit rose, aux fenêtres desquelles sont accrochés de jolis bise-bise en dentelles. L'île Sud, douce et riante, abrite le bourg, avec ses jardins miniatures, plantés de mimosas, de figuiers, d'eucalyptus. Tulipes, narcisses, camélias prennent le relais avant que ne fleurissent les hortensias et les fameuses agapanthes bréhatines : "les lys bleus du Nil". Géraniums et chèvrefeuilles partent à la conquête des ruelles.
L'île Nord est plus tourmentée, ses landes et ses criques, plus sauvages. Lorsque les vagues bouillonnantes se mettent à déchirer la côte, elles cessent d'être un monde de silence. La mer rugit, le vent lui répond... Mais ces rochers si sombres sous la tempête perdent toute agressivité dès qu'un rai de lumière les fait tout à coup rosir.
L'histoire de Bréhat est en mer : vaillants corsaires, pêcheurs d'Islande et Terre-Neuvas. Nombreux sont sur l'île, les sites qui portent la mémoire de ce glorieux passé. (Interview vieux pêcheur de morues )
A l'ouest, la Chapelle Saint Michel, perchée sur son tertre de trente sept marches de haut, sert aujourd'hui d'amer à tous les bateaux naviguant dans les parages. Non loin de là, s'élève le vieux moulin, Crec'h Tarek, relais du moulin à mer, lorsque la marée basse l'immobilisait.
Le tourisme est devenu la ressource principale et les restaurants sont nombreux. Le temps d'un séjour, on oublie le monde des grandes cités, le stress, les bruits et l'on retrouve dans les ruelles, le charme oublié des sonnettes de vélos.
Video Bretagne île BATZ LA PAYSANNE
Curieusement BATZ ne fait pas partie de ces îles dont on parle beaucoup. On serait tenté de penser que toutes les îles bretonnes, parce qu'elles ont les pieds dans la mer, sont surtout des îles marines. Batz serait plutôt une "île paysanne", un jardin sur la mer. Il est vrai qu'elle se trouve en pleine ceinture dorée dans cette bordure littorale du Finistère Nord, réputée pour ses primeurs ! Avec ses roches déchiquetées, ses dunes et ses plages de sable fin, elle n'est pourtant pas avare de ses charmes. Ile profondément originale, elle abrite derrière ses hautes façades de granit, une communauté d'agriculteurs et de pêcheurs (Interview agriculteur)C'est ainsi que les 7OO habitants vivent surtout de l'agriculture, mais aussi de la pêche, du goémon, de l'artisanat et du commerce : 14O hectares de terres cultivées, 4O exploitations, 3O % de la population, 7OO tonnes de pommes de terre primeur, 1.000.000 de têtes de choux-fleurs chaque année ! Ainsi que tomates, fenouils, endives, et artichauts...
Toute quadrillée de champs luxuriants, Batz compte plus de tracteurs que d'automobiles.
Une visite indispensable dans cette île : le jardin "Georges DELASELLE", un parisien passionné de botanique qui au début du siècle entreprit une importante collection de palmiers et de plantes exotiques ainsi que de sculptures contemporaines, dans un site chargé d'histoire : vestige de fortifications et de la préhistoire.
Île paysanne bien sûr, mais touristique quand même! C'est ainsi que grâce à une école de mer, on peut y pratiquer, l'été : voile traditionnelle et moderne, kayak de mer et surtout de sympathiques promenades équestres.
Ici, l'opération du ramassage des algues perdure à travers les époques, mais le tracteur a remplacé le cheval d'autrefois. Car les algues constituent, à Batz comme ailleurs, un engrais précieux qui a donné son essor à cette île légumière de Bretagne.
Dernier atout climatique et pas le moins négligeable, la douceur de l'hiver y est remarquable.
Video Bretagne île MOLENE ET OUESSANT le film
Les tempêtes y sont violentes, les récifs spectaculaires, et pour l'aborder, il faut d'abord avoir affronté l'un des courants de marée les plus puissants d'Europe : Le Fromveur.
La sagesse populaire a donné à OUESSANT la pire des réputations, non pour l'île elle-même dont le charme n'a jamais été contesté, mais pour ses abords maritimes. Ecueil redouté pour les marins... Danger permanent de la mer pour l'îlien...
Mais la récompense est à l'arrivée : lumière incomparable qui illumine les fleurs des landes, nature restée intacte et paysages grandioses et sauvages.
Suffisamment étendue pour permettre culture et élevage, l'île réussit pendant des siècles, à produire tout ce qui lui était nécessaire pour se vêtir et se nourrir.
La valeur touristique de Ouessant réside dans ses paysages demeurés sauvages : landes, falaises, côtes désertes et rochers déchiquetés. Elle mérite doublement d'être appelée "L'île aux oiseaux" car elle abrite, en grand nombre, nicheurs et migrateurs.
Deux phares à terre, trois phares en mer, la position exceptionnelle de l'île en a fait la gardienne vigilante du fameux "Rail d'Ouessant".
C'est dans l'ancienne salle des machines du Phare du Créac'h, le plus puissant d'Europe, qu'on a aménagé le Musée des Phares et Balises.( Interview) Un musée passionnant et incontournable pour ceux qui aiment les îles. Une autre visite s'impose aux maisons des techniques et traditions Ouessantines du Niou-Huella, premier écomusée de France. .( Interview) dd
Les moutons, encore nombreux dans l'île, sont dehors toute l'année, ce qui en fait des bêtes vigoureuses dont la chair a l'inégalable saveur du "pré salé".
Ile au passé historique à cause de sa valeur stratégique incomparable, par sa nature rude et belle, elle est faite pour tous ceux qui aiment l'épreuve et l'affrontement.
Video Bretagne île MOLÈNE LA RÉSERVÉE le film
Son nom serait, parait-il, une déformation de Moal Enez : "l'île Chauve". Au centre de l'archipel qui porte son nom, MOLENE est un hâvre sûr qui a pu, ainsi, se constituer une flottille de bateaux de pêche.
Tout autour de l'archipel, les courants sont nombreux et alternatifs et, de plus, fortement modifiés par le relief des fonds sous-marins. On peut ainsi très bien naviguer dans un courant faible de 5 noeuds et rencontrer quelques instants plus tard un courant de 8 noeuds! La navigation aux alentours de Molène est, de ce fait, très dangereuse.
Il suffit d'ailleurs de regarder la carte des naufrages pour comprendre que même de très grands capitaines expérimentés ont laissé vies et navires. Le naufrage du paquebot anglais Drummond Castle est encore dans toutes les mémoires. Le bilan fut très lourd : 243 victimes pour 3 rescapés!
A chaque saison, comme à chaque marée, l'île change de visage, car Molène est un coin de verdure entre l'azur et l'eau. L'archipel est devenu depuis 1989 réserve de la biosphère. Trois îlots : Banneg, Balaneg et Trielen sont classés réserves naturelles ou ornithologiques. Avec un peu de patience et un très bon guide, on peut observer et photographier : phoques gris, grands dauphins, macareux, puffins anglais, sternes Pierregarin et mouettes rieuses.
Tout au long de ses sentiers et de ses ruelles, Molène nous offre des pages de son histoire. Le Moulin des Moines, même s'il a perdu ses ailes, témoigne de la présence de cette confrérie sur l'île. Ils cueillaient alors, avec l'aide des insulaires, le "pebrenn" : plante qui ne pousse qu'en Chine et sur l'île, avec laquelle ils confectionnaient des remèdes.
A l'Ouest, se dresse le Phare de Kéréon, construit sur l'écueil de la Pierre hargneuse (Men Tensel), et le sémaphore, aujourd'hui désaffecté, s'est reconverti en Musée du Sauvetage en Mer. Il abrite les souvenirs de la S.N.S.M. locale qui possède là une station équipée d'un canot "tout temps" : le Jean Cam. (Interview du patron du canot de la SNSM
Les goémoniers de Plouguerneau, de Saint-Pabu ou de l'Aber-Ildut y viennent encore récolter la Laminaria digitatta, équipés de matériel hydraulique et de leurs "Scoubidous".
Paradis de nature sauvage, roches, champs d'algues, plages de sable, l'archipel est une véritable mosaïque de couleurs, allant de la transparence turquoise en passant par toutes les gammes de bruns et de verts, pour finir au noir profond....
Video Bretagne île SEIN
Radeau de roches et de sable, éperon de la Pointe du Raz, ultime avancée du continent en direction de l'Ouest, posée à plat sur un océan tumultueux, SEIN couvre une superficie de cinquante six hectares, dont les axes principaux ne dépassent pas deux kilomètres d'Est en Ouest et huit cents mètres du Nord au Sud.
Pas un seul arbre, une herbe rase et tout autour, été comme hiver, cette mer qui se brise éternellement.
Depuis des siècles, hommes et femmes composent ici avec les éléments les plus indomptables : 35O habitants aujourd'hui, ...35O à la veille de la Révolution.
Ile, dont les parages ont été, des siècles durant, un véritable cimetière de navires. Des milliers de roches qui ont pour nom : Le Dentu, Le Grand Cornu, La Sournoise, Le Huron et ces roches sous-marines qui dissimulent leur traîtrise pendant des milles et des milles : Les Basses froides.( interview)
Pour la période de 1724 à 1789, les archives mentionnent 43 naufrages. Au 19° siècle, c'est près de cent sinistres !
C'est dans le petit cimetière de l'île que repose à tout jamais Alain Kaminker qui, au cours de l'hiver 1958, filmait avec les sauveteurs du "Vice Amiral Touchard", le naufrage de l'Anne & Gaston, un chalutier de Concarneau. Il fut emporté par une lame, à bord du même bateau, six semaines plus tard.
Et comment bien sûr, ne pas évoquer l'épopée qui, de 194O à 1945, identifia l'île à celle du monde en guerre, puisque la moitié des trois cents premiers volontaires de la France Libre était composée des marins de Sein.
L'étrangeté de son paysage surtout par temps de brume, de grisaille ou de tempête, en a fait depuis longtemps une île mythique.
Terre de légendes ou terre de gloire, consacrée par l'attribution de la Croix de la Libération, SEIN LA MYSTERIEUSE, sera la première île du deuxième film de 26 mn.
Video Bretagne île L'ARCHIPEL DES GLENAN
(interview du directeur de l’école de voile , la plus renommée en France ou du restaurateur Castric qui vit toute l’année sur cette île)
Pendant longtemps l'archipel des îles de Glénan, à 7 milles au sud de la pointe du Mousterlin, n'a été fréquenté que par quelques pêcheurs de homards et ramasseurs de goémon qui, sur l'île du Loc'h, ont construit une usine à soude dont la cheminée n'a jamais été abattue par les tempêtes. Les militaires ont également marqué leur passage au 18° siècle en construisant un fort sur l'île Cigogne, au centre de l'archipel.
La blancheur de ses plages et la verte transparence de ses eaux, vous transportent sous d'autres latitudes. Organisées en cercle autour d'une petite mer intérieure que l'on appelle "la Chambre", huit îles principales, une dizaine d'îlots et de multiples écueils, constituent l'ensemble de cet archipel particulier, escale favorite des plus grands navigateurs.(interview restaurateur)
Ces îles, désormais paradis de soleil et de vacances, ont aussi un autre visage : celui que, siècle après siècle, lui ont donné les hommes qui y sont passés. Longtemps gouvernées par des moines invisibles, elles devinrent successivement terre de flibuste et même colonie anglaise !
Tombeaux primitifs, forteresse des soldats du Roi de France, épaves de frégates ou de lougres corsaires, tranchées des brûleurs de soude, viviers des pêcheurs de homards, et modestes fermes blotties au creux des dunes, tout est là pour rappeler leur étonnant passé.
Sites de nidification de plusieurs espèces dont les sternes, les gravelots et les cormorans huppés, l'archipel est classé pour certaines de ses îles, réserve ornithologique. Sur l'île Saint Nicolas, et nulle part ailleurs dans le Monde, fleurit au Printemps, le fameux "Narcisse de Glénan". Encore appelé "Narcisse Réfléchi", il fut découvert en 18O3 par le botaniste finistérien Bonnemaison. Une politique de protection l'a sauvé de l'extinction.
Havre de paix, éclatant de soleil et de lumière, elles deviennent parfois, en quelques heures, l'image d'un enfer où tout n'est que récifs, hurlement de la tempête et bouillonnement d'écume.
Désormais entièrement vouées aux loisirs nautiques, les Glénans abritent les bases de la plus célèbre école de voile du Monde, ainsi qu'un centre international de plongée sous-marine.(interview école de voile)
Video Bretagne île GROIX
A l'image de Belle-Île, GROIX est un plateau de schiste assez élevé, dénudé et bordé de falaises escarpées, mais ses dimensions sont toutefois plus modestes. Large de 2 à 3 kilomètres, elle est longue de 8 kilometres entre les deux pointes les plus éloignées, Pen Men à l'Ouest et les Chats à l'Est. Seul un bras de mer, large de 3 milles, la sépare de l'entrée de la rade de Lorient.
Faut-il traduire Enez-er-Groac'h, le nom breton de GROIX, par "île de la Sorcière"ou par "île de la Croix" ? Revendiqué à la fois par le Ciel et l'Enfer, ce plateau usé par la mer, semble bien avoir été négligé par l'un et l'autre depuis des années !
Du Trou d'Enfer, redoutable échancrure, jusqu'au Port Saint Nicolas, petit fjord bifide, la côte est à parcourir à pied. Des plages de sable fin, abritées et tranquilles, s'allongent à l'Est.
Pendant un siècle, l'île a connu une grande prospérité avec la pêche au thon qui se pratiquait sur plus de 300 thoniers à voile.( interview dans musée )Aujourd'hui la pêche au germon a disparu. Seul souvenir de cette belle époque depuis 1952, un thon grandeur nature a été piqué sur la girouette du bourg de Port-Tudy. "Un coq, c'est bon pour les paysans" affirment les marins.
L'île de GROIX est piquetée de hameaux enfouis dans les buissons. Le bois est rare et longtemps, on ne s'y chauffa qu'avec des bouses séchées.
Les minéralogistes du monde entier viennent à Groix pour son patrimoine exceptionnel : plus d'une soixantaine d'espèces minérales, dont des grenats sertis dans les micaschistes. ( Interview sur le site )
A Kerclavézic, se trouve la maison natale de Jean-Pierre Calloc'h (1888-1917), l'un des plus purs poètes de langue bretonne, mort sur le front de la Somme. De nos jours, ses poèmes sont chantés par Alan Stivell.
Comme Ouessant, Groix est surtout peuplée de femmes, au point que son cercle Celtique était, ces dernières années, composé uniquement de jeunes filles.
La chanson des "Marins de Groix", l'une des plus populaires de nos complaintes maritimes, est devenue l'un des leitmotive de la "Suite Française " de DARIUS MILHAUD.
Video Bretagne île BELLE-ÎLE-EN-MER
A 7 milles de la Pointe de Quiberon, BELLE ÎLE, la plus grande et la plus belle des îles Bretonnes, "Couronne de fleurs jetée sur la mer", apparaît vue de la mer, comme un plateau relevé au rivage escarpé. Les vents dominants d'Ouest, en heurtant les falaises de la côte Sud, ont façonné des aiguilles de pierre, et creusé des grottes. Une côte sauvage d'une grande beauté mais qui n'offre pas le moindre véritable abri. Les nombreux "porz" qui émaillent les cartes marines ne sont que d'étroites criques que le ressac transforme vite en redoutables pièges pour le navigateur. Les deux seuls ports de l'île? Le Palais et Sauzon, tournent le dos au large en se dissimulant dans le creux des deux grandes vallées qui entament le plateau.
Ils furent nombreux les artistes ou les écrivains qui tombèrent amoureux de cette île; Flaubert, Daudet, Proust, Gide, Colette, ainsi que les peintres Claude Monet et Matisse, Courbet, Derain, Vasarely, Grommaire. Russel qui y passa vingt ans de sa vie, Alexandre Dumas y fit même mourir son héros Porthos. La grande Sarah Bernhardt s'était, pour sa part, installée en 1894 dans un fort à la pointe des Poulains, Arletty préférait Donnant...
(Interview conservateur musée Vauban)
Séduit par sa sauvage beauté pleine de contrastes, le fastueux Fouquet en avait fait l'acquisition en 1658. Revenue à la couronne en 1719, elle est occupée de 1761 à 1763 par les Anglais, récupérée par le Traité de Paris en échange du Canada et ses terres mises à la disposition des colons d'Acadie rapatriés !
L'île a aussi sa place dans le mouvement révolutionnaire international : Karl Marx, Armand Barbés, Louis Blanqui et Ahmad Messali Hadj furent emprisonnés dans la citadelle. Elle vit aussi passer la fille et les complices de La Voisin, l'empoisonneuse; les amis de Cadoudal y furent fusillés en 1801.
Belle-île offre une vraie palette de paysages : ports naturels et rias profondes, criques encaissées baignées d'eaux turquoise, vastes plages de sable fin et doré, falaises déchiquetées et percées de grottes marines... Elle comprend, en fait, quatre communes : Le Palais, Bangor, Locmaria et Sauzon.
Le Palais, la "capitale", est dominée par une citadelle (Interview conservateur musée Vauban)) élevée sous Henri II, agrandie par les De Gondi, et renforcée par Fouquet et par Vauban. Elle assurait sa défense par une double ligne de résistance : les remparts du corps de place, et séparée par un fossé étroit et profond, l'enveloppe qui entoure ce corps sur les côtés Nord, Ouest et Sud. On y trouve aujourd'hui un musée historique dont les collections sont d'un grand intérêt pour la connaissance de l'histoire de la citadelle et de Belle-île.
A l'intérieur, on découvrira les petits villages aux maisons basses et blanches, des vallons boisés fleurant bon la menthe, Sauzon, admirable petit port tout en pastels, Bangor et son haut phare de Goulphar qui domine toute la côte sauvage, enfin Locmaria dont le bourg se serre autour d'une petite église chargée de légendes.
De la pointe de Taillefer, on découvre un panorama sur la côte du Morbihan. La pointe du Vieux château est une réserve ornithologique de mouettes, cormorans et goélands. La grotte de l'Apothicairerie au Sud Ouest de Sauzon était jadis habitée par les cormorans, dont les nids, alignés dans les anfractuosités le long des parois, évoquaient les bocaux d'une boutique d'apothicaire. Les aiguilles de Port-Coton sont autant de pyramides rocheuses effilées par le travail de la mer. Parmi les monuments mégalithiques de l'île, on peut voir un cromlec'h, des galeries souterraines et deux menhirs que la légende a surnommé Jean et Jeanne de Runello.
Avec ses panoramas grandioses et toutes ses possibilités de promenades, BELLE-ILE demeure un paradis où l'évasion est encore possible.
Longue de 5 kilomètres, large de moins de 1.500 mètres, HOUAT est le vestige du rivage qui reliait autrefois Quiberon au Croisic.
Peuplé de marins qui pêchent le homard sur les hauts-fonds rocheux, le village est regroupé à l'aplomb du port de Saint-Gildas, qui abrite, derrière ses môles de granit, une quarantaine de bateaux de pêche. Ici bat le coeur de l'île.
Sur les terre-pleins, s'entassent les casiers en murailles bleues et noires. et depuis 1972, on a surtout investi beaucoup d'espoirs dans l'élevage du homard et construit une écloserie.(interview)
L'île a longtemps vécu dans un farouche isolement sous l'autorité de ses recteurs, qui cumulaient très officiellement toutes les responsabilités.
L'église, comme le port, est dédiée à Saint-Gildas qui vécut sur Houat au 6° siècle. Sur l'île, les maisons sont basses, trapues et parfois blanchies à la chaux. On pourra y voir en outre les ruines d'un fort ainsi que les restes des installations de l'ancien port d'Er Beg détruit, en Janvier 1951, par une violente tempête et dont seule la jetée est restée intacte.
Partout ailleurs, règne la nature. Longée par un sentier pédestre, très découpée, la côte est d'une beauté à vous couper le souffle. De petits chemins de sable sillonnent la lande que parfument, au printemps, ajoncs et jacinthes. La pointe Nord-Est, basse et sableuse, accueille la très belle plage de Treac'h ar Gouret. La côte sud, par contre, présente un aspect assez escarpé, semblable à de petites falaises entrecoupées de courtes plages.
A l'inverse d'autres îles, Houat n'a guère misé sur le tourisme. Ce qui a permis à l'île de préserver une grande partie de son authenticité.
A un bon mille dans le sud de Houat, émerge un groupe d'îlots dont le plus important est l'Ile aux Chevaux. Autrefois, ses pâturages étaient utilisés pour les "petits chevaux de HOUAT". Aujourd'hui l'île est déserte.
Hoëdic, le caneton en breton, est une île basse sur la mer, sans arbres, dominée par son clocher, et un sémaphore. Un ancien fort construit vers 1812 pour la défense des côtes ne reçut jamais la moindre garnison, le monde évoluant plus vite que sa construction. La dernière pierre posée, on se rendit compte de son inutilité.
Moins de 15O habitants, une dizaine d'élèves dans la minuscule école dont la cour de récréation n'a d'autres limites que la mer, l'île de Hoëdic n'est séparée de sa soeur jumelle que par un passage large de 2,5 milles, le " passage des soeurs", où affleurent de nombreuses têtes de roches. Les fonds, d'ailleurs, n'y dépassent guère 4 à 5 mètres, et par vent contre-courant, la mer peut y être dure. Elle s'aborde aisément par le nord où se situe le port d'Argol.
Un petit chemin mène au village où les maisons se serrent autour de la rue principale. Toute l'île est couverte de landes à l'herbe rase avec, dans un creux au sud, près du Port de la Croix, un petit étang d'eau saumâtre. La côte ouest est bordée par le plateau des Grands cardinaux, un vaste et dangereux semis de roches où la mer brise fréquemment. L'absence de creux et de plage limite grandement les possibilités de mouillage, même par grand beau temps, sur toute la côte Sud et Est de Hoëdic.
Ici tout le monde se connaît et la vie communautaire est unie et chaleureuse, l'accueil spontané.(interview) Le vieux fort est une escale, un lieu de rencontre et d'amitié, animé par les bénévoles d'une association qui permet de découvrir les réalisations du Conservatoire du Littoral, l'histoire d'Hoëdic et le monde marin qui l'entoure.
En 193O la découverte d'un cimetière Mésolithique remontant à 5500 ans avant notre ère, permit d'exhumer treize squelettes dont les os étaient enduits d'une substance ocre, ainsi que des ramures de cerfs, qui d'après certains chercheurs étaient des garanties de résurrection.
Pour arpenter Hoëdic dans toutes ses dimensions, trois heures suffisent, mais on a inévitablement l'envie de s'y attarder et d'y revenir.