Film Vidéo Bretagne "le GR 34" Un beau sentier semé d’embuches

Documentaire historique de 52 mn diffusé sur les chaines Bretonnes Tébéo, TébéSud et TVR, Film d'André Espern.

Production de Bretagne-video.fr et Bleu Iroise.

 Le film

trait blanc et rouge GR

Sur les pas du GR 34

  Résumé

 Marcher est dans l’ère du temps, tout le monde veut faire du sport, s’aérer, être bien physiquement, se   dépenser mais ne pas trop dépenser et randonner   ne coûte pas grand-chose.

 Le premier sentier douanier est créé en 1791, le long du littoral breton. Il épouse chaque crique, chaque   avancée dans la mer et représente la frontière française.

 Au début du XXe siècle, la nature va reprendre ses droits et il faudra attendre 1968, pour que quelques   passionnés posent les premières balises blanches et rouges, des GR  près de Lannion.

 Aujourd'hui, le GR 34 longe sur plus de 2000 kilomètres l’ensemble des côtes bretonnes, offrant   constamment d’imprenables vues sur le littoral comme de nombreuses cartes postales. Emprunté chaque   année par 1 million de marcheurs, il a été nommé le GR préféré des français en 2018 mais il  reste un   chemin fragile.

 Du sentier des douaniers au GR34, des kilomètres d'histoire mais aussi des difficultés pour certains à   accepter la loi littorale, aux promeneurs pas toujours disciplinés, au climat qui change provoquant la montée   des eaux et la destruction des falaises. Nous sommes partis à sa découverte, accompagnés d’historiens,   de  guides et bénévoles, de sportifs,  mais aussi   des acteurs de la Fédération Française de Randonnée….

 André Espern

 

 

Sur les pas du GR 34

Résumé

Marcher est dans l’ère du temps, tout le monde veut faire du sport, s’aérer, être bien physiquement, se dépenser mais ne pas trop dépenser et randonner   ne coûte pas grand-chose.

Le premier sentier douanier est créé en 1791, le long du littoral breton. Il épouse chaque crique, chaque avancée dans la mer et représente la frontière française.

Au début du XXe siècle, la nature va reprendre ses droits et il faudra attendre 1968, pour que quelques passionnés posent les premières balises blanches et rouges, des GR  près de Lannion.

Aujourd'hui, le GR 34 longe sur plus de 2000 kilomètres l’ensemble des côtes bretonnes, offrant constamment d’imprenables vues sur le littoral comme de nombreuses cartes postales. Emprunté chaque année par 1 million de marcheurs, il a été nommé le GR préféré des français en 2018 mais il  reste un chemin fragile.

Du sentier des douaniers au GR34, des kilomètres d'histoire mais aussi des difficultés pour certains à accepter la loi littorale, aux promeneurs pas toujours disciplinés, au climat qui change provoquant la montée des eaux et la destruction des falaises. Nous sommes partis à sa découverte, accompagnés d’historiens, de guides et bénévoles, de sportifs,  mais aussi   des acteurs de la Fédération Française de Randonnée….

André Espern

 

 

 

SYNOPSIS

LE GR 34,

Un beau sentier semé d’embuches

Marcher est dans l’ère du temps, tout le monde veut faire du sport, s’aérer, être bien physiquement. (Se dépenser sans trop dépenser, la marche est une bonne solution…)

Présentation des GR  (Sentiers de Grandes Randonnées)

 

Au XIe siècle déjà, la Catalogne est le premier pays d'Europe à éditer une loi relative à la liberté d'utiliser les chemins pour tous.

En France, ces sentiers sont gérés par la Fédération française de la randonnée pédestre.

Dès la fin du XIXe siècle plusieurs collèges de jeunes gens organisent des sorties pour visiter à pied une région pendant quelques jours. Le Club Alpin Français organise des randonnées analogues en Forêt de Fontainebleau dès 1910. Le jeune scoutisme systématise l'exercice avant 1914. La randonnée pédestre, qui reste relativement peu répandue en France, est favorisée par l'apparition des congés payés en 1936.

Cet intérêt nouveau pour la marche, motive un passionné, Jean Loiseau, un ancien des caravanes et du scoutisme, à se renseigner sur le principe du balisage de sentier, puis à lancer le projet de créer de grandes routes dédiées à la marche. Le premier sentier de grande randonnée, le tronçon de 28 km du GR 3 entre  Orléans et Beaugency, est inauguré en 1947.

 

Les sentiers de Grande Randonnée (GR) sont des itinéraires balisés de randonnée pédestre d'une longueur permettant d'effectuer des randonnées de plusieurs jours ou semaines.

Ils sont marqués sur le terrain par un balisage :

deux traits de peinture horizontaux, un rouge et un blanc. Le rouge est celui des marques de bûcheron, le blanc est plus visible au crépuscule.

Les sentiers et les balisages sont entretenus par les bénévoles des fédérations.

Les derniers GR créés en France sont le GR 2013 inauguré en 2013, premier « sentier métropolitain » en France et dans le monde ; le GR 2024 inauguré en 2017 et  le GR 738 inauguré en 2018. Le dernier, le GR 89 est en cours de création. Il existe de nombreux itinéraires décrits dans les topo-guides édités par la fédération.

En France, la distance cumulée des GR est d'environ 60 000 kilomètres. Il existe également des sentiers de grande randonnée de pays (GRP ou GRdP), généralement en boucle et destinés à la découverte d'une région et des sentiers de petite randonnée (PR) ou sentiers de promenade et randonnée.  Les mots « Sentiers de Grande Randonnée », les sigles « GR », « GR de Pays », « PR » et les balisages sont des marques déposées en France.

La Bretagne compte de nombreux sentiers de découverte et les GR en font partis.

 

Le GR 37 Long de 780km  Du Mont-Saint-Michel (Manche) à Camaret-sur-Mer (Finistère)

 il permet de  découvrir la Bretagne intérieure

Le GR 38 (358 km) sillonne, lui aussi, la Bretagne intérieure, mais de Douarnenez (29) à Redon (35)."

Le GR39 s étend sur environ 450 km, du Mont Saint-Michel à Saint-Nazaire.

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 Le GR 34 longe sur 2000 kilomètres l’ensemble des côtes bretonnes, de la baie du Mont Saint Michel à Saint Nazaire. Du XVIIIe au XIXe siècle, l'État utilisait ce chemin qui longe la côte pour lutter contre la contrebande. Aujourd'hui, il est un circuit de promenade et de randonnée.

Anciennement  sentier des douaniers, il a été nommé le plus beau GR de France en 2017.

Du sentier des douaniers au GR 34

 

Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des Finances sous Louis XIV, considéré comme le père de la douane moderne, met en place, en 1667, un tarif national aux frontières françaises. Une taxe est alors prélevée sur les marchandises qui passent les frontières, le but étant de restreindre le plus possible l'entrée des produits anglo-hollandais, permettant ainsi à la France d'exporter beaucoup et d'importer peu. C'est ce contexte qui amène l'État français à surveiller ses côtes pour empêcher la contrebande.

1789. La Révolution bat son plein et outre-manche, les Anglais font transiter leurs marchandises par les Îles anglo-normandes. Objectif : les écouler sur le continent. Mais les taxes prélevées sur les étoffes, le tissu puis l'alcool et le tabac sont si élevées que la contrebande se développe. Un intense trafic se développe également avec les Britanniques.

 En 1791, l'État met en place un système de surveillance des côtes, le long du littoral, pour pallier à ce phénomène. Le travail est assuré par des douaniers, bien souvent des habitants du coin. L’État français, au XVIIIe siècle  place des milliers d'hommes le long de ses côtes

Bien qu'après la Révolution française, les Bretons aient interdiction de commercer avec eux en raison du blocus continental, les contrebandiers sont nombreux à transborder des marchandises en provenance des bateaux anglais qui mouillent au large. Le douanier, posté le long du sentier du littoral ou en haut de sa tour de gué, a donc la tâche de repérer les commerces illégaux. Plus étonnant, les douaniers doivent également surveiller que les Bretons ne s'approprient pas et ne pillent pas les épaves échouées sur la côte, celles-ci étant, comme le veut la République à l'époque, propriétés de l'État.

En Bretagne, en 1791, le sentier douanier est donc créé. À la veille de la Révolution française, c’était la Ferme générale qui se chargeait de percevoir les droits de traite et les droits indirects tels que la gabelle sur le sel. C'est d'ailleurs de la gabelle que vient l'origine du mot «gabelou», utilisé à l'époque pour nommer les douaniers. Le douanier appartient à une brigade.

Chacune d'elles a en charge une penthière, territoire reproduit sur un tableau qui fait office de plan. Les sentiers, les points de stationnement ou encore les lieux-dits y figurent.

Ces indications sont accrochées au mur de chaque corps de garde. L'ensemble des côtes bretonnes est alors divisé en plusieurs penthières. Pour empêcher la contrebande, les douaniers ont accès à une zone large de 60 km, qui part du littoral jusque dans les terres, et ce tout au long des côtes. À l'époque, le sentier représente la frontière française. La douane à terre patrouillait dans le chemin dit « des douaniers ». « Les hommes étaient deux par gabion et ils se relayaient toutes les deux heures. Presque tous les villages avaient leur caserne de douanes, ils avaient été bâtis pour faire une pause. Difficile alors pour le contrebandier d'échapper au douanier.

        

 

Le sentier des douaniers emprunte tour à tour le domaine public maritime, quand la configuration du relief et le régime des marées le permettent, les voies de passage en bordure du rivage, voies communales ou chemins ruraux, voire même des terrains privés.

Une abondante imagerie populaire datant du début du siècle représente le douanier poursuivant le contrebandier à travers champs et prairies pour se saisir des ballots de tabacs importés frauduleusement. Aujourd’hui, les conditions d’intervention du service se sont transformées. L’utilisation des moyens aéronavals et d’unités motorisées dotées d’équipement radio a modifié les méthodes de surveillance.

Mais , de très importantes affaires de contrebande constatées récemment encore par les services de surveillance et portant notamment sur de grosses quantités de stupéfiants, ont amené l’administration à rappeler qu’en certaines circonstances , le service des douanes doit avoir recours à des méthodes de surveillance plus traditionnelles telles que les patrouilles à pied et les embuscades le long de la côte pour faire échec aux entreprises de contrebande.

Aujourd ‘hui, les douaniers sont plus souvent sur la mer et longent les côtes à la recherche des contrebandiers et ce sont des gardes maritimes qui parcoure le littoral pour appréhender les pêcheurs d’ormeaux ou de pousse-pieds. Ces derniers ont également pour mission de nous parler sécurité et mise en garde sur ce sentier.

Historique récent  du GR 34

 

Le GR 34 a été créé en 1968 grâce à une poignée de passionnés du Comité national des sentiers de grande randonnée, sous la houlette du président régional des Auberges de jeunesse de l'époque, Émile Orain. C'est lui qui a eu l'idée d'aller voir les collectivités pour poser les premières balises rouges et blanches sur le tronçon de Beg Léguer à Pors Mabo, près de Lannion, afin de relier les anciennes maisons de douaniers en bordure de mer et dans l'intérieur des terres. Il a surmonté tous les écueils, notamment avec les propriétaires qui supportent les servitudes de marche. Grâce à lui, on a redécouvert le sentier des douaniers. Celui-ci remonte à 1791, quand les douaniers étaient chargés d'empêcher la contrebande le long des côtes. Il est tombé en désuétude au début du XXe siècle, et c'est à la pelle et à la serpe qu'il a été défriché au profit des marcheurs.

1974 : le Comité national des sentiers de grande randonnée réalise le premier tronçon du sentier de grande randonnée dans le Finistère qui relie Douarnenez au Faou. Il appartient alors au GR 37, mais une partie sera reliée au GR 34.

La Fédération française de la randonnée pédestre (FFRandonnée) est une association loi de 1901 française regroupant divers clubs permettant l'accès aux randonneurs à des sentiers balisés. Son slogan est « Les chemins, une richesse partagée ». D'abord nommé Comité national des sentiers de grande randonnée (CNSGR), il est reconnu d'utilité publique par décret du 22 février 1971. En 1978, il devient la Fédération française de randonnée pédestre, qui est rebaptisée Fédération française de la randonnée en 2007. En décembre 2018, elle compte 3 430 clubs affiliés, sur l'ensemble du territoire national métropolitain et ultramarin.

Ayant reçu la délégation du ministère des Sports et grâce aux efforts de ses membres bénévoles, la FFRandonnée promeut la pratique de la randonnée en tant qu'activité de loisir, via l'organisation de randonnées, d'évènements, d'éducation à la randonnée dans les écoles.

Elle adhère en 1979 à l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air. En décembre 2018, elle compte 245 033 adhérents, 20 000 bénévoles, 115 comités, 3 430 clubs, 180 000 km de sentiers balisés et 230 topo-guides.

1976 : loi de servitude de passage en bord de mer (loi n° 1285 du 31 décembre 1976) qui fait que « Les propriétés riveraines du domaine public maritime sont grevées, sur une bande de 3 mètres de largeur, pour laisser une servitude de passage destinée à assurer exclusivement le passage des piétons. »

2008 : création de la Fédération française de la randonnée pédestre en Bretagne.

2008 : balisage complet du GR breton, le randonneur pouvant parcourir d'une seule traite ses 1 700 km.

2017 : La section finistérienne est élue GR préféré des français :

   

 « Nous avons fait voter le public en novembre 2017 sur les sentiers de grande randonnée, via notre site Internet À l'issue des 52.000 votes reçus, le GR 34 est arrivé en tête, devant le GR 70, qui traverse les Cévennes, et devant une partie du GR20 en Corse. 

Jusqu'à la fin 2017, le départ était Vitré, mais 80 % des marcheurs s'élançaient du Mont-Saint-Michel. C'est désormais le point de départ officiel. Je suis moi-même parti de là et cette première impression n'a pas été la meilleure: on enquille des kilomètres de polders souillés de crottes de moutons! Mais après, quel voyage! De la baie du Mont-Saint-Michel aux corniches de la côte d'Amour, en Loire-Atlantique, en passant par les côtes d'Émeraude, de Granit rose et de Cornouailles, ou le golfe du Morbihan, les couleurs, les lumières, les senteurs émerveillent par tous les temps: chaque virage vous offre une nouvelle carte postale avec le souffle du grand large et la vue sur la mer. Les spots sont surtout dans le Finistère, avec la baie de Morlaix, Crozon et la pointe du Raz. Mais il y a aussi l'Ille-et-Vilaine. Moi, j'aime le Finistère nord et sud, traverser les Abers et la presqu'île de Crozon. Un autre monde! Une randonnée sportive avec du dénivelé, qui vous fait passer par des petites criques et vous ouvre les yeux sur un patrimoine que vous ne soupçonnez pas. Sur mon podium, il y a aussi les falaises de Plouha, dans les Côtes-d'Armor, époustouflantes à 104 mètres au-dessus de la mer.

Nous avons beaucoup progressé en travaillant avec les offices de tourisme et avec les associations d'hébergement. Il reste encore des zones blanches. La carte du comité Bretagne, sur notre site est constellée de points signalant des hébergements pour une nuit et les topoguides en proposent.

J'ai mis quatre ans, de 2006 à 2009, pour le parcourir par tranches, comme le chemin de Compostelle. Depuis, je refais des bouts, je le prends dans l'autre sens pour voir un autre paysage. On peut s'y balader en un jour ou y randonner en itinérance. En moyenne, un marcheur accomplit une distance de 15 à 25 km par jour. Il existe sept topoguides sur le GR 34 pour permettre de construire son itinéraire »

De la baie du Mont Saint Michel à Saint Nazaire, ce beau sentier est aussi semé d’embuches.

La loi de 1976,  un droit

Avec Roger Le Goff, Maire de Fouesnant et Daniel Le Bigot (Les Verts)

La  loi n° 1285 du 31 décembre 1976, loi de servitude de passage en bord de mer, « Les propriétés riveraines du domaine public maritime sont grevées, sur une bande de 3 mètres de largeur, pour laisser une servitude de passage destinée à assurer exclusivement le passage des piétons. »

Le droit de passage est un terme utilisé pour décrire «le droit légal, établi par l'usage ou la concession, de passer selon un itinéraire spécifique par des terrains ou des biens appartenant à un autre»,

À Fouesnant en Finistère, l'avenir du sentier côtier à Beg-Meil était incertain.

Une affaire qui date de 1981 :

 Les procédures se succèdent dans ce combat qui oppose l'État, la mairie, certaines associations et des propriétaires.
Aujourd'hui, pour accéder à la mer et se promener le long du rivage partout en France, le public peut donc emprunter un sentier littoral... en principe. A Beg-Meil, pour se rendre de la cale au sémaphore par la côte, marcher ne suffit pas, les talents de nageur et d'acrobate sont de rigueur.
Dès le début des années 80 pourtant, l'ASPF avait entrepris des actions en justice afin de permettre l'ouverture du sentier côtier en continuité, ne demandant qu'à faire appliquer la loi. Si les décisions de justice ont donné raison à l'association, cela n'a jamais fait avancer le dossier sur le terrain, un dossier peu à peu « oublié » par l'administration.


En 2002, les Verts de Cornouaille ont rejoint l'ASPF dans son combat afin de donner d'avantage de poids à sa légitime revendication. En avril de cette même année, une première pétition était lancée à la pointe de Beg-Meil, recueillant 500 signatures. Daniel Le Bigot, chef de file des Verts, explique :

«Le rôle d'un parti politique, c'est aussi de faire avancer les dossiers, notamment ceux qui concernent concrètement la population, comme l'eau, la santé ou l'environnement. Lors de la première pétition, pratiquement toutes les personnes qui passaient par là avaient signé la pétition, preuve d'une certaine unanimité sur le sujet. Avec le nouveau préfet, nous espérons que les choses vont enfin se décanter. Il est temps que la loi soit appliquée. Nous irons jusqu'au bout, en justice si nécessaire. »

Le 21 novembre 2011, un arrêté préfectoral contraint les propriétaires à organiser le libre passage des piétons en vertu du droit de servitude. Quatre ans plus tard,  le sentier côtier ouvre au public. La quiétude est de courte durée. La Cour d'appel administrative de Nantes annule l'arrêté préfectoral en raison d'un vice de procédure.
Deux propriétaires se sont engouffrés dans la brèche. La Cour administrative d'appel a également condamné l'État à verser 1 000 euros aux requérants pour les frais de justice. Le maire de Fouesnant se veut rassurant : "Il n'est en aucun cas question de fermer le chemin côtier. La servitude existe, et quoi qu'il en soit, les piétons continueront à passer." Le Préfet peut décider de s'en remettre au Conseil d'État. Dans le cas contraire, une nouvelle enquête sera ouverte.

Trente ans et pas moins de cinq enquêtes publiques auront été nécessaires pour voir un consensus se dessiner à la pointe de Beg-Meil, à Fouesnant. Voté au mois de mai dernier,  à l'unanimité par le conseil municipal de Fouesnant, le nouveau projet de tracé du sentier côtier vient d'obtenir le feu vert du commissaire enquêteur. Une véritable révolution sur cette petite pointe où, au fil des décennies, les riches propriétés avaient fini par prendre leurs aises. Privant les promeneurs d'un véritable sentier côtier.

Autre lieu, autre affaire similaire :

Sentier côtier de Saint-Briac : le passage des promeneurs en passe d’être conforté par la justice

 

La cour administrative d’appel de Nantes a finalement rejeté, le mardi 12 octobre 2021, les recours qui avaient été déposés par plusieurs habitants aisés du secteur des Essarts, à Saint-Briac-sur-Mer (35), contre le passage des promeneurs à proximité de leurs propriétés. Longeant de belles villas, le passage enjambe une piscine privée.

Ce procès était le quatrième et ultime épisode d’un « contentieux important » qui dure depuis près de quarante ans, avait rappelé le rapporteur public à l’audience : le tracé litigieux longe de belles propriétés, comme celle de la famille de l’ancien candidat démocrate à la Maison Blanche John Kerry et de l’ancien ministre français de l’Environnement Brice Lalonde.

Les riverains avaient obtenu, en partie, gain de cause en juin 2019 devant la même cour administrative d’appel, mais le Conseil d’État avait annulé ses arrêts en juin 2020 et l’avait sommée de revoir sa position à la lumière de son analyse.

Les juges ont aussi « estimé qu’il ne ressortait pas des pièces du dossier que la suspension de la servitude de passage serait la seule solution possible sur certaines zones », indique la cour administrative d’appel de Nantes dans un communiqué de presse. « Il ne résultait pas de la procédure que la continuité du tracé littoral ne pourrait pas être assurée sur ces propriétés à la suite de travaux de confortement. »

Les magistrats ont enfin écarté l’argumentation d’un propriétaire à l’origine de l’un des recours, qui estimait que cette servitude de passage pour les piétons enfreignait le « droit de propriété ». « Il avait, sans autorisation préalable, creusé une piscine sur le tracé de la servitude », rappelle la cour administrative d’appel de Nantes.

La sécurité / Les Dangers

Avec Serge Nilly, président de la commission sentier FFRP

Et le colonel Bruno Hucher, pompier,  directeur-adjoint du Sdis 22

Notre principal souci, c'est la sécurité », assure le président de la commission sentiers et itinéraires de Bretagne. Si l'entretien des sentiers est du ressort des collectivités, la FFRP assure, le balisage, la signalétique ... « En Bretagne, nous avons plus de 500 baliseurs officiels qui surveillent l'état des GR, commente Serge Nilly. Tout le monde doit pouvoir marcher en toute sécurité, avec des marches ou des rambardes dans les endroits dangereux, ou des passerelles pour franchir les cours d'eau.

Le GR 34, célèbre sentier de randonnée qui longe l'ensemble des côtes bretonnes sur plus de 2000 kilomètres est très fréquenté, surtout l'été, et les accidents sont nombreux.  Dans les Côtes-d'Armor, trois personnes sont décédées depuis juin, à Ploumanac'h, Plougrescant et à Binic. Face au nombre important d'accidents, la préfecture veut mettre en garde les randonneurs, qui empruntent le sentier, parfois sans en connaître les risques. 

"On a beaucoup d'accidents, qui sont souvent liés à des comportements d'imprudence, le chemin longe sur presque toute la longueur par des falaises à pic, parfois jusqu'à 100 mètres de hauteur. Il suffit de marcher sur une botte de terre en bordure de chemin, perdre l'équilibre et tomber. Et cela concerne tous les âges", précise le colonel  Bruno Hucher.

Parce qu'il longe la côte, le sentier peut être très escarpé par endroits.  Rester sur les sentiers balisés. Afin d'éviter tout risque de chute, les pompiers du Sdis 22 rappellent quelques consignes élémentaires : il ne faut jamais quitter les sentiers balisés, et toujours marcher au milieu du chemin. "Il faut être bien chaussé, pas de tongs, pouvoir se localiser, boire suffisamment d'eau.", indique le colonel Hucher. 

Les communes veulent préserver  le GR 34

 

Il a sollicité le préfet du Finistère pour réglementer l’utilisation des bâtons de marche dans sa commune et, plus généralement, dans tout le département.

Sur son territoire, le constat est simple. Visuellement d’abord, il n’a échappé à personne que les confinements successifs ont attiré les foules sur les côtes de la Presqu’île. L’été dernier a également connu une augmentation des touristes accueillis. Ces chiffres sont d’ailleurs corroborés par les deux compteurs de marcheurs disposés sur les sentiers crozonnais : « On dénombre trois fois plus de randonneurs, entre 2011 et 2017, explique Didier Cadiou, responsable des espaces naturels et du patrimoine de la mairie, garde littoral et de la police environnementale. « En 2020, plus de 60 000 randonneurs ont été comptabilisés sur le GR 34 après Morgat, avec une augmentation tout aussi significative sur le premier trimestre 2021. »

Les conséquences de cette suractivité sont alors évidentes : les sentiers sont malmenés. « Avec les bâtons de marche, on assiste à une érosion grandissante des sédiments et des limons qui disparaissent, jusqu’à la roche. Du coup, les randonneurs marchent à côté et élargissent les sentiers, ce qui devient dommageable pour les végétaux, comme les isoètes épineux, les landes, les dunes et les pelouses », poursuit Patrick Berthelot, qui y voit, également, la cause de certains éboulements. « Je sensibilise la communauté de communes, le Parc naturel régional d’Armorique, le Département, les fédérations de randonneurs. J’ai demandé au préfet de prendre un arrêté »

Certains bâtons de marche disposent de bouts métalliques, très abrasifs pour la fine couche de terre qui recouvrent les sentiers. L’interdiction n’est pas à l’ordre du jour, et les associations de randonneurs contactées reconnaissent que la pose d’embouts en plastique pourrait suffire à résoudre le problème. Pour le maire, également président de la commission tourisme à la communauté de communes, « il faudrait généraliser ces embouts en plastique, c’est l’objet de ma demande en préfecture. » Les vététistes et cavaliers sont également en ligne de mire….

Le sentier des douaniers partiellement fermé à Cancale pour des travaux de réhabilitation.

Les récentes tempêtes ont fortement fragilisé le GR 34 entre la pointe du Grouin et Port Mer, à Cancale. Ce sentier très emprunté est fermé jusqu’au 30 mars. Des éboulements de falaise sont survenus près du camping du Grouin. Le comité départemental de la randonnée insiste sur le fait que le sentier est devenu très dangereux et que la falaise est encore fragile. Des panneaux ont été installés pour avertir les randonneurs sur le site d’éviter cette section d’environ 1 km.

Le tracé de la servitude du littoral va être repoussé de quelques mètres. 15 jours de travaux sont nécessaires pour créer un nouveau chemin et réaliser des escaliers.

D’ici là un itinéraire de déviation emprunte le bord sécurisé de la route. Il a été balisé entre la plage de Port Mer et le parking du Grouin.

L’Entretien /Le Balisage

Avec un groupe de randonneurs bénévoles chargés de baliser et d'entretenir un tout nouvel itinéraire.

Marcel, vice président départemental du Finistère assure les formations « Le balisage est un plaisir. On est entre copains, c'est l'aboutissement sur le terrain d'un long travail en amont »

Le parcours imaginé par ces fins connaisseurs de la topographie et des réalités du terrain a mûri durant des mois avant d'être validé au niveau national. Odile, baliseuse assermentée, a bricolé, avec un ancien bac à couvert de lave-vaisselle, un panier contenant deux bouteilles: l'une de peinture rouge, l'autre de peinture blanche, des pinceaux et une paire de gants. Solange, elle, porte un petit panier pour le matériel fourni par la fédération : balises directionnelles métalliques et autocollantes, pointes, marteau ...

 

La section finistérienne du GR 34 démarre, en limite des Côtes-d'Armor. Sur près de deux kilomètres, elle suit, vers l'ouest, le verdoyant et tranquille chemin. Alors qu'il empruntait jusqu'à présent une portion de macadam, le GR va désormais suivre un chemin, déjà balisé en jaune comme circuit de petite randonnée (PR).

« Le balisage d'un GR, explique Marcel, l’emporte sur tout autre: il doit être placé au -dessus des autres signalétiques. En fonction des supports, on utilise les plaques métalliques, de meilleures longévités, clouées dans des piquets de bois ou des petits autocollants sur les balises. Sur un arbre, on se garde bien d'endommager l'écorce: on pare le tronc de marques blanche et rouge, déposées à l'aide d'un pochoir adapté. Les sentiers de grande randonnée, insiste-t-il, se doivent d'être balisés dans les deux sens, contrairement à ceux de petite randonnée, boucles que l'on effectue dans un sens précis ". Chaque club de marche affilié à la FFRP, a en charge le balisage et l'entretien sur son secteur. «On s'assure que le balisage est bien visible d'une année sur l'autre, que la signalétique n'a pas été endommagée ou arrachée. Il en va de la réputation de la FFRP et de ses topoguides."

 Le Conservatoire du Littoral entretient et balise également les sentiers

« Durant l’été, nous débroussaillons 190 km de sentiers, à la fois les sentiers côtiers qui font partie du GR34, et les sentiers intérieurs promenades-randonnée. Nous effectuons également un travail de balisage des sentiers, en lien avec la Fédération française de randonnée pédestre et les associations de VTT. Nous installons des clôtures, des escaliers, et des passerelles, sur les chemins et aux abords des plages ».

L’économie locale et régionale

À  La direction du tourisme de Bretagne.

En 2018, les acteurs touristiques bretons ont réalisé une étude d’ampleur inédite afin de chiffrer l’impact du GR34. Ses conclusions viennent d’être dévoilées : le sentier des Douaniers attire des millions de randonneurs chaque année et rapporte un joli pactole à l’économie locale.

Aucune étude poussée n’avait été réalisée sur sa fréquentation et la manne financière qu’il représente. C’est pourquoi 26 acteurs bretons du tourisme, réunis sous la bannière du comité régional « Tourisme Bretagne », se sont lancés en 2018. Pour ce faire, 49 compteurs automatiques ont été implantés pour comptabiliser les passages et un enquêteur a été basé à proximité pour caractériser les profils et usages des répondants.

Les résultats de l’enquête viennent d’être dévoilés : elle a permis d’estimer à 9,1 millions le nombre d’usagers sur le GR34 sur une année. Ils parcourent 99 millions de kilomètres, et dépensent 24 millions d’euros lors de leurs sorties, soit un peu moins de 3 € par personne. « Et si l’on prend en compte l’ensemble des dépenses liées à la consommation des touristes venus expressément en Bretagne pour randonner, le GR34 rapporte 202 millions d’euros à l’économie régionale », précise Tourisme Bretagne, dans un communiqué.

« Les sections les plus empruntées ? La Côte de Granit rose, les Abers, les pointes finistériennes, le cap Fréhel, la pointe du Grouin et les presqu’îles de Quiberon et du Croisic. D’après les résultats de l’enquête, les randonnées durent en moyenne deux heures pour une distance parcourue de 10,8 km. Les locaux et les excursionnistes réalisent des balades plus courtes que les touristes mais ils reviennent plusieurs fois au cours de l’année. Les itinérants, férus de randonnées sur plusieurs jours, explosent les compteurs de durée et de distance, avec 4 h 10 et 15,7 km en moyenne sur une journée. Deux tiers des usagers sont des promeneurs, ils côtoient des sportifs et des itinérants, en proportion bien moins nombreux. Les touristes représentent 60 % des usagers.  On a demandé aux usagers d’attribuer une note au GR34. Il s’en tire avec un excellent 8,3 sur 10. Parmi les points forts relevés : l’itinéraire, ses aménagements et ses paysages. Côté flop, les usagers regrettent le manque de certains services : points d’eau, toilettes, commerces, ravitaillement, aires de pique-nique, cafés, restaurants »

 

LE GR34, une succession de cartes postales Avec un écrivain amoureux de la marche, visite guidée

 « Le premier sentier douanier est créé en 1791, le long du littoral breton. Il épouse chaque crique, chaque avancée dans la mer et représente la frontière française. Fleurissent maisons de douaniers, tours de gué et corps de garde que l’on peut encore approcher, en cheminant sur le GR 34. Aujourd'hui, il  longe sur 2000 kilomètres l’ensemble des côtes bretonnes offrant constamment d’imprenables vues sur la mer. Un incroyable condensé de la Bretagne, de tout ce qu’elle recèle de merveilles naturelles et bâties, de pointes rocheuses et de côtes sauvages, de zones dunaires.

A ma droite, pointes rocheuses, côtes sauvages, dunes, plages et criques. A ma gauche marais, faune et flore diverses, riche patrimoine historique… et toujours la mer ou l’océan en toile de fond. Arpenter le GR 34, c’est à chaque virage plonger dans une nouvelle carte postale. C’est capter pleinement l’esprit de la Bretagne, gagner son cœur à la force du mollet, vivifiés par le souffle du grand large. Baie du Mont Saint-Michel, côtes d’Emeraude et de Granit Rose, Abers de la pointe du Finistère, presqu’île de Crozon, côte de Cornouaille et Pointe du Raz, Finistère Sud, Golfe du Morbihan, marais et corniches de la côte d’Amour en Loire-Atlantique… Dans un grand splash de vert et de bleu, préparez-vous à en prendre plein les yeux !

Le chemin des douaniers cerne la Bretagne, incarnation d’une sagesse ancienne, dans tout le mystère de son identité. Si le vieil Ouest se dérobe au regard hâtif, c’est pour mieux préserver ses attitudes et sa beauté mythique, les secrètes correspondances qui existent entre les êtres et les paysages. En bordure du littoral, des falaises rongées, déchiquetées, des criques, des plages de sable blond, des baies constellées de voiliers au mouillage, de port en port le long des quais où accostent les goélettes, d’île en île, la mer nous en fait voir de toutes les couleurs !

À la lisière entre la terre et la mer, aux confins du monde, il existe une complémentarité entre la tradition rurale et la vocation maritime. Les hommes d’ici sont à la fois des paysans attachés à leur parcelle de glèbe, mais aussi goémoniers et pêcheurs. Les marins qui ont bourlingué, franchi les trois caps ont à peine posé leur sac à terre qu’ils retournent à leur charrue. La mer, ils ne s’en éloignent jamais longtemps sans la rêver ou la réinventer »

Un paysage très riche, parfois proche de certaines cartes postales. Cependant, ces endroits privilégiés sont plus vrais que nature. Ils font découvrir de ravissantes criques, au milieu d’une nature restée intacte »

 Le GR34 : un enchantement pour les adeptes de la marche. Ce parcours est emblématique de la Grande Randonnée (GR). Sa longueur totale est de plus de 2.000 kilomètres. Idéal pour respirer l’air marin, il serpente le long des côtes bretonnes.

LES SPORTIFS et le GR 34

Avec Jérémy Desdouets 

Le coureur originaire du Morbihan s’est élancé le 15 mai dernier du Mont Saint-Michel et a longé toute la côte bretonne pour arriver à Saint-Nazaire le 11 juin. Il a ainsi bouclé les 2 100 kilomètres avec 25 650 mètres de dénivelé positif en 27 jours 11 heures et 35 minutes. Il revient aujourd’hui sur son projet couronné d’un joli succès.

 

Breton d'origine, Jeremy connait bien le GR34. Il avait  déjà parcouru environ un quart des sentiers côtiers ces dernières années. Des expériences qui lui ont été utiles mentalement. La Fédération Française de Randonnée qui a la charge de baliser les sentiers de Grande Randonnée, a fourni à Jérémy le tracé exact du GR34.

Bien que le sentier des douaniers soit l'un des sentiers de Grande Randonnée les plus connus de France et que le trail soit de plus en plus présent en Bretagne, le record officiel du GR34 dans son intégralité en «Fastest Known Time» n'a encore jamais été entrepris. Ainsi pour la première fois, le parcours a été validé et le record sera homologué par la Fédération Française de Randonnée. Ce tour complet de la Région Bretagne est un pari fou, une aventure sportive hors norme magnifiée par un parcours d'exception tant la beauté des paysages s'annonce remarquable au printemps. . 

Adepte des côtes Bretonnes, Jérémy avait souhaité associer sa tentative de record au profit de la SNSM. Le GR34 passe à proximité de pas moins de 50 stations de sauvetage permanentes ou saisonnières chapeautées par les Cross Corsen et Etel. En 2019, les 9000 bénévoles Sauveteurs en Mer ont pris en charge près de 37000 personnes. Jérémy porte les couleurs de la SNSM et appelle les amoureux de la mer à soutenir les sauveteurs en mer par le biais d'une cagnotte.

Le GR 34 dans le feu des médias

Rencontre d’auteurs et de  réalisateurs

Journaux, radios, télévisions, le monde des médias s’intéresse à ce nouveau sport de bien être, la marche et réalise de nombreux reportages et articles sur les chemins de grandes randonnés.

 

 

Les sociétés de tourisme et le GR 34

Avec Henry, responsable d’une société de voyages

 « Spécialiste et précurseur de la randonnée en Bretagne  depuis  plus de 25 ans , équipe bretonne de fait et de cœur, c’est avec passion que la Compagnie des sentiers maritimes a créé et repéré le Tour de Bretagne, pour vous faire partager la diversité de nos paysages maritimes, de nos côtes uniques, à travers  22 séjours  d’environ une semaine et sur  plus de 2 000 km  de Granville à Saint-Nazaire en parcourant  le fameux GR 34 » Henry nous présente les différentes destinations proposées.

Les sites des  offices de tourisme également ne sont pas en reste sur ce sujet. De nombreuses offrent se dévoilent sur le net. Destiné aux simples marcheurs autant qu’aux randonneurs chevronnés, aux bretons autant qu’aux touristes, Ils proposent une sélection des plus belles balades de la région, en itinéraires de promenade et de randonnée…

L’avenir des chemins côtiers 

 

Le dérèglement climatique et la montée des eaux, les falaises s’écroulent, les problèmes avec les riverains s’amplifient, le conservatoire du littoral devient moins tolérant, de plus en plus de marcheurs sur  les sentiers…

L’océanographe brestois Paul Tréguier analyse les conséquences de l’élévation du niveau de la mer sur le littoral breton. Il est un lieu de vie important pour notre planète à protéger de toute urgence. Certaines zones seront particulièrement touchées.

« Il va y avoir un enchaînement de phénomènes sur l’ensemble des littoraux dans les années à venir à cause du réchauffement - les objectifs sont fixés à +1,5 °C mais aujourd’hui, on tend davantage vers les +2,7 °C. Sous l’effet de la fonte des glaciers terrestres, de la fonte plus rapide des calottes polaires et de la dilatation thermique des océans, le niveau de la mer va monter. Les prévisions du GIEC estiment que l’élévation sera, en moyenne, supérieure à un mètre à la fin du siècle. À cause de cette montée, les risques de submersions marines vont s’accroître par mauvais temps et leurs conséquences sur le littoral seront plus importantes. L’érosion des côtes va aussi davantage s’accentuer.ous les littoraux bretons seront touchés. Particulièrement les zones non rocheuses qui ne sont pas en altitude ou qui disposent d’un cordon dunaire fragile : elles sont les cibles naturelles de l’érosion et de la montée des eaux.

Ainsi, le golfe du Morbihan, en zone basse, va connaître les risques de submersions les plus extrêmes. La ria d’Étel et l’estuaire de Lorient aussi. Un mètre d’eau en plus suffira à toucher une partie de l’île de Sein. Sans même qu’il n’y ait besoin de phénomènes extrêmes.

 

L’Ile-Tudy, elle, va être touchée car son cordon dunaire est très mince, même s’il a été renforcé. Il va falloir qu’on habitue les habitants de ces zones sensibles à être évacués. Il faut qu’il y ait des entraînements.

Bénodet, Penmarch, Loctudy, Plovan, la région entre Kerlouan et Plouescat… Ces territoires seront affectés lors des phénomènes extrêmes. Dans le Finistère Nord, la baie de Goulven sera aussi concernée, compte tenu de sa topographie et des entrées possibles de la mer. Il y a aussi la zone à l’ouest de Guissény : l’eau peut détruire le cordon dunaire et pénétrer plus profondément dans les terres. Car une fois la barrière détruite lors d’une première submersion, la brèche est ouverte pour les suivantes. Le littoral friable sera également exposé. Les habitations en haut des falaises, comme du côté de Sainte-Anne du Trez-Hir, devraient être évacuées dans cinquante ans : au fil des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer, les falaises vont s’éroder. On voit déjà des morceaux tomber.

Une grande marée, une tempête mal orientée, l’augmentation du niveau moyen de la mer : la submersion envahira davantage les terres lorsque ces phénomènes extrêmes seront conjugués. Aujourd’hui, quand on a une marée de niveau, on peut avoir de temps en temps de l’eau qui arrive sur les quais du port de commerce de Brest. En 2100, en répercutant l’élévation d’un mètre du niveau de la mer, l’inondation sera plus importante. Au moins un mètre de plus à la fin du siècle. Et si les autres facteurs défavorables sont réunis, le grand coefficient et la tempête, la submersion sera encore plus grande »

Avec Lionel, du Conservatoire du littoral

Dans les années 1970, l'état du littoral inquiétait déjà les scientifiques et les autorités. Face aux dégradations s'exerçant sur les espaces côtiers, ils ont décidé la création de cet établissement public. Aujourd'hui, il joue un rôle essentiel dans la préservation de toute une biodiversité, et de l'environnement dans sa globalité.

Majoritairement acquéreur de zones en friches, qu'elles soient naturelles ou agricoles, le Conservatoire du littoral en devient propriétaire conjointement à des collectivités territoriales, des établissements publics ou des associations. La mise en gestion des sites protégés se fait de façon concertée : chaque zone acquise se transforme en bien commun, qui se doit d'être géré selon ses richesses culturelles, historiques et naturelles, dans le respect de son caractère et de son identité.

Car le littoral français est le territoire hexagonal attirant le plus de touristes, d'où la nécessité pour le Conservatoire de trouver l'équilibre entre interdire et laisser faire.  

Dans les côtes d’Armor, le Conservatoire du littoral s’adapte à la montée des eaux :

En mars 2020, la mer a ouvert une brèche dans l’endiguement du polder de Beaussais-sur-Mer, à la lisière des Côtes-d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine. Elle n’a pas été comblée et s’est agrandie, pour atteindre aujourd’hui une trentaine de mètres.

 « Face au changement climatique, il y a trois options : résister, subir ou s’adapter », résume Lionel.  «  Ici, le choix a été fait de laisser la mer regagner une cinquantaine d’hectares qu’elle occupait jusqu’au XIIIe siècle, avant que les moines de l’abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer ne construisent une première digue. Au XIXe siècle, les agriculteurs en avaient érigé une seconde, pour gagner en terres cultivables.  Nous les perdrons mais ça reste un espace naturel, un écosystème extrêmement riche pour les poissons et les oiseaux ».

Ce credo d’une « gestion souple » du trait de côte est né dans les années 90, portée par des géographes, membres du conseil scientifique du Conservatoire du littoral. À terme, le niveau du polder se rehausserait, grâce au limon déposé par la mer et offrirait une meilleure défense naturelle contre la montée des eaux.

EPILOGUE

Le GR 34 est également un fabuleux outil de communication pour la Bretagne et  il existe, dans cette belle région, de nombreux chemins de randonnés pour se ressourcer comme à Belle île.

 

Le GR 340, qui en fait le tour, est l’un des huit sentiers de grande randonnée en lice pour remporter le titre de GR préféré des Français 2022 lors de la saison 5 du concours « Mon GR préféré »  Il pourrait succéder au GR 34 et permettre à la Bretagne de montrer, à nouveau, ses atouts touristiques pour attirer ces nombreux estivants adeptes de marche.

La parole est donnée à nos marcheurs et représentants des FFM, pour une déclaration passionnés sur des images alternant paysages, chemins, sentiers originaux de ce littoral breton que représente le GR 34.

De nombreuses occasions existent pour rencontrer d’autres marcheurs et partager de bons moments comme à la  Rando presqu’île : environ 500 participants pour la neuvième édition.

 

Les organisateurs n’avaient pas assez de superlatifs pour qualifier l’événement : « merveilleux », « magique », « magnifique », entendait-on en fin d’après midi.

« Nous venons du nord », expliquent ces vacanciers, de Cambrai. « Nous aussi on est du nord », répondent leurs amis, de Saint-Renan. « Je reviendrai pour prendre le temps de voir les paysages », disait un participant.

Combien sommes-nous à rentrer d’une randonnée et à se dire : « c’était génial, j’avais oublié à quel point j’aime randonner, j’avais oublié à quel point cela me fait du bien, je devrais faire cela plus souvent » On veut oublier son  travail, son bureau, les gestes ou les postures répétés.

Tout le monde veux s’aérer, être bien dans sa peau, faire du sport, comme la marche. Les nombreuses associations de  seniors que l’on croise sur les chemins de randonnés l’ont bien compris.  Ne pas que ramasser des châtaignes ou des champignons, mais profiter de l’air pur : mieux physiquement, mieux mentalement. Le plaisir de marcher est important pour sa santé mais aussi pour des rencontres et le portefeuille ne souffre pas…

Nos aïeuls, plutôt ruraux n’avaient pas besoin de ce genre d’activité, car aller chercher les vaches aux champs, ramasser des pommes de terre ou semer du grain suffisaient à s’entretenir suffisamment. Aujourd’hui la population est plutôt citadine et  va chercher du pain  ou les enfants à l’école, en voiture… Un grand mal pour la planète mais aussi pour son corps.

Notre génération devra s’adapter et marcher pour son bien et le bien de tous…

Aujourd’hui les bretons ont pris conscience de la valeur de ces chemins et ont su sauver à temps ce patrimoine, véritable pilier économique et  touristique visible de la région.

Ils sont aussi très inquiets, car la mer voudrait reprendre ses droits et donc faire disparaitre des pans de falaises et donc des parties du sentier. Mais ils feront  le maximum pour le protéger, l’entretenir et  permettre ainsi à tout le monde, de continuer à se balader, se ressourcer, se retrouver en toute quiétude sur ces lieux magnifiques.

A en juger par l’engouement populaire de la marche, l’avenir des chemins de randonnées en Bretagne ne semble pas compromis.

        

      André Espern